Sommeil : voici le pire profil de dormeur pour la santé
Il existe 4 types de dormeurs et l'un d'entre eux a un risque plus important de développer des maladies chroniques mortelles, suggèrent des chercheurs.
Nous passons grosso modo un tiers de notre vie à dormir. Le sommeil est crucial pour notre santé puisqu'il permet au corps de récupérer physiquement, psychologiquement et intellectuellement. Il est parfaitement établi que le sommeil est crucial pour de nombreuses fonctions biologiques comme la mémoire, l'apprentissage, le métabolisme, l'immunité… A l'inverse, des mauvaises habitudes de sommeil sont néfastes pour le corps et pourraient même être associées sur le long terme à des maladies chroniques, suggèrent des chercheurs du College of Health and Human Development de Penn State dans une nouvelle étude américaine parue dans la revue Psychosomatic Medicine.
Pour parvenir à cette découverte, les chercheurs ont interrogé pendant près de 15 ans 3 700 adultes qui ont dû auto-évaluer leurs habitudes de sommeil (la régularité et la durée du sommeil, la satisfaction perçue de leur sommeil et la vigilance diurne) et déclarer s'ils avaient une ou plusieurs maladies chroniques à deux moments espacés d'environ 10 ans. Les chercheurs ont alors mis en évidence 4 types distincts de dormeurs :
- Les bons dormeurs, caractérisés par des habitudes de sommeil optimales sur tous les points de données (profil de référence)
- Les dormeurs de rattrapage du week-end, caractérisés par un sommeil irrégulier, en particulier une durée moyenne de sommeil courte la semaine, mais des temps de sommeil plus longs le week-end ou les jours non ouvrables.
- Les dormeurs insomniaques, caractérisés par des problèmes de sommeil liés à des symptômes cliniques d'insomnie, notamment une courte durée de sommeil, une fatigue diurne élevée et un long temps d'endormissement.
- Les dormeurs avec un bon sommeil qui font des siestes fréquentes pendant la journée. Généralement, c'est le profil des personnes âgées et des retraités.
Le profil "dormeur insomniaque" était le pire pour la santé car il était lié à une augmentation du nombre de maladies chroniques de +81% par rapport au profil "bon dormeur". Dans le détail, ils avaient un risque augmenté de +72% (à la première période de suivi, soit entre 2004 et 2006) et +188% (à la seconde période de suivi, soit entre 2013 et 2017) d'apparition de 4 types de maladies : les maladies cardiovasculaires, le diabète, le cancer ou la dépression. Le profil "dormeur qui fait la sieste" avait quant à lui plus de risque de développer un diabète ou un cancer, mais pas de dépression ou de maladies cardiovasculaires. Le profil "dormeur qui rattrape son sommeil le weekend" n'était pas associé au développement de maladies chroniques.
"Les résultats peuvent suggérer qu'il est très difficile de modifier nos habitudes de sommeil, car la santé du sommeil fait partie intégrante de notre mode de vie global et que les gens ne connaissent toujours pas l'importance de leur sommeil et les comportements liés à la santé en matière de sommeil, regrette l'auteur principal de l'étude dans un communiqué. Pourtant, le sommeil est quelque chose de modifiable". Selon eux, il faut redoubler d'efforts pour sensibiliser le public à une bonne santé du sommeil. Il existe des comportements d'hygiène du sommeil que les gens pourraient adopter pour améliorer leur sommeil, comme ne pas utiliser de téléphone portable au lit, faire de l'exercice régulièrement et éviter la caféine en fin d'après-midi, recommandent-ils.