AVC : ce réflexe avant de dormir pourrait vous sauver la vie, selon des chercheurs

Dormez-vous avec de la lumière dans votre chambre ou pas ?

AVC : ce réflexe avant de dormir pourrait vous sauver la vie, selon des chercheurs
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Vous êtes plutôt noir absolu dans la chambre à coucher ou rai de lumière obligatoire pour dormir ? D'après l'Institut National du Sommeil et de la Vigilance (INSV), 86%
des Français dorment avec les
volets
fermés et
27%
avec des
rideaux
opaques. Un choix bien meilleur pour leur sommeil et leur santé cérébrovasculaire selon une nouvelle étude chinoise. De précédentes analyses ont établi un lien entre l'exposition nocturne à une lumière vive et artificielle et le développement de maladies cardiovasculaires. La nouvelle recherche est la première à explorer la relation entre l'exposition à la pollution lumineuse la nuit (comprenez les lumières des réverbères, enseignes... dans les villes) et les conséquences sur le cerveau, allant jusqu'à avancer un risque majoré d'accidents vasculaires cérébraux (AVC). Ses auteurs rappellent que 80% de la population mondiale vivrait dans un environnement pollué par la lumière artificielle.

Les lumières des villes perturbent la production de mélatonine

Ils ont suivi 28 302 adultes dont 62% de femmes vivant dans la ville densément peuplée de Ningbo en Chine de 2015 à 2018 et ont publié leurs résultats dans la revue Stroke. Au cours de cette période, 1278 participants ont développé une maladie cérébrovasculaire, dont 777 cas d'AVC ischémiques (causés par un caillot) et 133 cas d'AVC hémorragiques (saignement). Cela représente un risque 43% plus élevé de développer une maladie cérébrovasculaire pour les personnes les plus exposées à la lumière nocturne. D'après les chercheurs, les sources de lumière artificielle comme les LED ou les lampes fluorescentes peuvent perturber et supprimer la production de mélatonine, hormone naturelle qui aide à l'endormissement. Un manque de mélatonine perturbe l'horloge biologique du corps et les habitudes de sommeil à long terme. Il peut aussi, selon les chercheurs, "entraîner des modifications des indicateurs biologiques, notamment des taux élevés de triglycérides, de protéine C-réactive, de tension artérielle et de glycémie, qui sont tous des déclencheurs de l'apparition de maladies cérébrovasculaires". Il faudrait donc se protéger au maximum de la pollution lumineuse la nuit : "Nous conseillons à la population, en particulier les personnes vivant dans les zones urbaines, d'envisager de réduire cette exposition pour se protéger de son impact nocif potentiel" indique l'auteur principal de l'étude Jian-Bing Wang.

La pollution de l'air majore aussi le risque d'AVC

Son équipe rapporte également que la pollution de l'air pourrait provoquer des accidents vasculaires cérébraux ischémiques et hémorragiques par différents mécanismes : "Les polluants atmosphériques peuvent induire une réponse inflammatoire systémique qui pourrait conduire à une athérosclérose accélérée, puis augmenter le risque d'accident vasculaire cérébral ischémique." Parmi ces polluants : les émissions de combustion d'essence, de pétrole, de diesel ou de bois. Par exemple, les participants les plus exposés à l'oxyde d'azote (émissions des voitures, des camions et des bus, des centrales électriques) avaient un risque 31 % plus élevé de développer une maladie cérébrovasculaire par rapport aux moins exposés. "Malgré des progrès significatifs dans la réduction des facteurs de risque cardiovasculaire traditionnels tels que le tabagisme, l'obésité et le diabète de type 2, il est important de prendre en compte les facteurs environnementaux dans nos efforts visant à réduire le fardeau mondial des maladies cardiovasculaires", poursuit Jian-Bing Wang "Nous devons développer des politiques et des stratégies de prévention plus efficaces [...] en particulier pour les personnes vivant dans les zones les plus densément peuplées et les plus polluées au monde". Selon les chercheurs, une étude plus vaste est nécessaire pour confirmer les résultats.