Procrastination du sommeil : ce syndrome très féminin vole votre repos

Le fait de repousser au maximum l'heure d'aller dormir porte un nom : "la procrastination du sommeil". Une mauvaise habitude qui traduit souvent une grande frustration.

Procrastination du sommeil : ce syndrome très féminin vole votre repos
© rafaelbenari - 123RF

C'est récurrent : vous tombez de fatigue mais vous préférez lutter et scroller quelques minutes supplémentaires sur votre smartphone sans but réel ou regarder un épisode d'une série sur Netflix ? Vous faites ce que l'on appelle de la "procrastination du sommeil" ou "revenge bedtime procrastination" en anglais. Cette habitude, décrite pour la première fois en 2014 par des scientifiques de l'Université d'Utrecht aux Pays-bas dans dans Frontiers in psychology, consiste à repousser le moment d'aller se coucher le plus tard possible en se trouvant des occupations futiles et non productives. Selon eux, vous souffrez de ce "syndrome" si vous répondez à ces trois critères :

  • Vous retardez volontairement l'heure d'aller au lit
  • Vous n'avez aucune raison valable de rester éveillé(e) plus tard que prévu
  • Vous avez pleinement conscience que ce comportement ampute votre temps de sommeil et contribue à votre état de fatigue. 

"Vous venger de votre journée de travail"

Ce comportement que l'on peut résumer par "la flemme d'aller dormir" n'est pas anodin et traduit généralement une grande frustration, insiste Carla Valette, interne en médecine, aux 2.7 millions d'abonnés sur Tik Tok. "Après une grosse journée de travail, il vous reste très peu de temps libre et ça peut être extrêmement frustrant. Alors ce que vous faites, c'est que vous veillez le plus tard possible en faisant quelque chose que vous aimez, tout ça pour vous venger de votre journée de travail qui a accaparé tout votre temps", explique-t-elle. Cela vous donne l'impression de pouvoir agrandir votre temps libre et de reprendre le contrôle sur votre journée. De plus, ce comportement serait favorisé par l'angoisse du lendemain. "Le fait d'aller dormir signifie que la journée est bel et bien terminée et parfois, on ne va pas se coucher pour retarder le fait d'être à demain", poursuit-elle. Sont plus à risque : les femmes et les étudiants, les personnes qui souffrent d'un gros stress au travail, celles qui ont un rythme de vie très dense, rempli d'obligations qui n'apportent pas vraiment de plaisir ou encore celles qui sont déjà sujettes à la procrastination au cours de leur journée ou qui sont "du soir" ("les oiseaux de nuit" comme on les appelle).  

5 solutions pour lutter contre la procrastination du sommeil

Attention car à terme, ce comportement est néfaste car il retarde l'endormissement et entraîne un important manque de sommeil, lui-même lié à des problèmes de concentration et de mémoire, mais aussi à des conséquences plus graves sur la santé telles que l'obésité, l'hypertension et les maladies cardiovasculaires. Pour en sortir, la Fondation américaine du Sommeil recommande de :

→ Garder une heure de coucher et de réveil constante, y compris les jours où vous ne travaillez pas.

→ Éviter l'alcool ou la caféine tard dans l'après-midi ou en soirée

→ Arrêter d'utiliser des appareils électroniques, y compris des téléphones portables et des tablettes, pendant au moins une demi-heure, et idéalement plus longtemps, avant de se coucher

→ Développer une routine stable chaque soir pour se préparer à aller au lit : par exemple, lire un livre, méditer, s'étirer. 

→ Créer un environnement de chambre accueillant, sombre et calme, doté d'un matelas et d'une literie confortables

N'oubliez pas qu'il faudra plus d'une nuit de sommeil pour vraiment adopter de bonnes habitudes de sommeil.