Il se retient d'éternuer et finit aux Urgences : les médecins n'avaient jamais vu ça

Il se retient d'éternuer et finit aux Urgences : les médecins n'avaient jamais vu ça

Des médecins anglais rapportent le cas d'un jeune homme qui a eu la trachée perforée parce qu'il s'est retenu d'éternuer.

Par respect pour les autres, pour ne pas déranger, pour ne pas diffuser ses microbes à tous, on fait généralement attention à éternuer avec discrétion. Mais attention à ne pas retenir à l'extrême son éternuement, préviennent des médecins anglais dans le BMJ Case Reports après avoir fait face à un cas jamais vu. Ce cas c'est celui d'un homme britannique, d'une trentaine d'années, ayant des antécédents de rhinite allergique, qui a ressenti une très forte douleur au cou immédiatement après avoir éternué dans sa voiture. Souffrant, il se rend aux Urgences les plus proches pour être examiné. Il nie alors toute dyspnée (difficultés respiratoires), dysphonie (modification de la voix) ou dysphagie (difficultés à déglutir).

Des "crépitements" à la palpation du cou

À l'examen, les médecins constatent que son cou est gonflé des deux côtés avec de légers "crépitements" à la palpation et une amplitude de mouvement réduite. Le pharynx et le larynx sont normaux. La radiographie du cou confirme un emphysème sous-cutané (qui explique les crépitements entendus par les médecins). Immédiatement après la radiographie, les médecins demandent un scanner du cou et du thorax qui révèle alors l'inattendu : l'homme présente une déchirure de la trachée de 2 mm × 2 mm × 5 mm entre la troisième et la quatrième vertèbre du thorax. "Une perforation trachéale consécutive à un éternuement n'a pas été rapportée auparavant à notre connaissance" soulignent les médecins.

Scanner du cou et du thorax du jeune homme. La flèche blanche pointe vers la déchirure trachéale.
Scanner du cou et du thorax du jeune homme. La flèche blanche pointe vers la déchirure trachéale. © BMJ Case Reports

Il n'aurait pas dû boucher le nez et fermer la bouche

Selon eux, c'est parce que l'homme a étouffé son éternuement en se pinçant le nez et en fermant la bouche qu'il a eu cette déchirure. "Normalement, la pression dans les voies respiratoires supérieures pendant les éternuements est de 1 à 2 kPa (kilo Pascal) mais si la bouche et le nez sont fermés, elle peut augmenter jusqu'à 20 fois. La trachée a été perforée en raison d'une accumulation rapide de pression dans la trachée lors de l'éternuement. Il faut conseiller à chacun de ne pas étouffer les éternuements en pinçant le nez tout en gardant la bouche fermée" ont-ils poursuivi. La perforation trachéale spontanée est une affection rare, potentiellement mortelle. Seuls quelques cas ont été rapportés, peut-on lire dans l'article du BMJ. Le plus souvent, les perforations trachéales sont causées par des blessures consécutives à une thyroïdectomie (ablation de la thyroïde), une intubation traumatique, une trachéotomie ou encore à l'insertion d'un stent œsophagien. Le jeune homme a été traité symptomatiquement pour la douleur avec du paracétamol et de la codéine. Aucune intervention chirurgicale n'a été pratiquée comme il se portait bien. Il est resté 48 heures à l'hôpital puis est rentré chez lui. Un scanner du cou et du thorax a été réalisé 5 semaines plus tard, révélant une résolution complète de l'emphysème et de la déchirure trachéale.