#BarbieBotox : du botox dans les trapèzes, ça donne quoi ?

Depuis la sortie du film "Barbie", on assiste à un engouement sur les réseaux sociaux pour le #BarbieBotox. Cette intervention esthétique aussi connue sous le nom de "TrapTox" vise à affiner les épaules pour ressembler à la poupée de Mattel.

#BarbieBotox : du botox dans les trapèzes, ça donne quoi ?
© L'actrice Margot Robbie à la Première du film "Barbie" le 9 juillet 2023 à Los Angeles / Chris Pizzello/AP/SIPA (publiée le 23/08/2023)

Le hashtag #BarbieBotox compte actuellement plus de 16 millions de vues sur TikTok. Depuis la sortie du film "Barbie" de Greta Gerwig, cette injection de Botox® ciblant des zones précises pour imiter l'apparence de la poupée de Mattel gagne en popularité. "Ce n'est pas un tout nouveau traitement, il a été appliqué dans différentes parties du monde", souligne le Dr Emmaline Ashley, médecin esthétique et dermatologue à Newsweek . "Il est particulièrement populaire dans les pays asiatiques et commence à être vu dans des cliniques au Royaume-Uni. Il gagne actuellement en popularité grâce à sa présence sur les réseaux sociaux et à la récente explosion du film Barbie." Si le "Barbie Botox" est à la mode, cette intervention de médecine esthétique doit absolument être réalisée par un médecin.

C'est quoi le Barbie Botox ?

anatomie du muscle trapèze
Localisation anatomique du muscle trapèze © 123rf-Eraxion

Initialement appelée "Trapezius Botox" ou "Traptox", cette opération désigne l'injection de toxine botulique A (également appelée "Botox®") au niveau d'un muscle que l'on appelle le trapèze. Celui-ci est situé à la base du cou et au niveau des épaules. Le Botox agit en bloquant le signal nerveux ce qui diminue la contraction musculaire. L'injection ne dure que quelques minutes. Lorsque le Botox® détend les muscles, une atrophie musculaire se produit, ce qui va affiner les épaules et allonger le cou. Le fait que les trapèzes soient relâchés peut aussi rendre les clavicules plus visibles et dessinées. Les effets sont temporaires, quelques mois au plus ce qui implique de refaire des injections pour les entretenir.

Quels effets avant/après ?

Des risques d'affaiblissement du muscle et de paralysie

"Lorsque le Botox® est injecté dans un muscle, il arrête la connexion avec le nerf", a rappelé le Dr Parisha Acharya, médecin esthétique, à CNN. "Avec le temps, cela entraîne un affaiblissement et une paralysie du muscle. Indirectement, le muscle rétrécit. [...] Cependant, s'il est mal administré ou à la mauvaise dose, le Botox pourrait paralyser complètement le muscle", a mis en garde le Dr Acharya. La neurotoxine peut aussi occasionnellement migrer du site d'injection d'origine et affaiblir la connexion nerveuse des autres muscles environnants. "Et surtout si c'est autour du cou, cela peut affecter votre capacité à tenir correctement la tête." Pour le Dr Emmaline Ashley "il est vraiment important d'être très prudent avec les tendances purement esthétiques". "Cela peut être une zone dangereuse à injecter si vous n'êtes pas un professionnel qualifié, et vous devez avoir de l'expérience et une connaissance approfondie de l'anatomie pour administrer cela de manière sûre et éthique" a ajouté le Dr Ashley avant d'indiquer que "personnellement, ce n'est pas un traitement que je proposerais".

Attention aux injections clandestines de Botox en France

En France, la toxine botulique à visée esthétique est réservée à un usage professionnel. Il est interdit de délivrer la toxine botulique directement au grand public. Etant à prescription médicale obligatoire, sa vente sur internet est interdite. Des médecins dénoncent depuis quelques mois la pratique d'injections clandestines d'acide hyaluronique -en vente libre en pharmacie - et de Botox® et leurs conséquences désastreuses sur les femmes qui se retrouvent déformées. En mars 2023, alors qu'ils réalisent une veille numérique sur la thématique des injections illégales d'acide hyaluronique et de botox, les enquêteurs de la Section de recherches (S.R.) de Lille détectent deux comptes Instagram et Snapchat particulièrement actifs, proposant ce type de prestations. La propriétaire des deux comptes se présentait sous le pseudonyme de "Doctor Lougayne". Elle officiait avec sa soeur. Plusieurs centaines de clients sont identifiés et les bénéfices de leurs activités sont estimés à plus de 120 000 euros. Sur place, les enquêteurs retrouvent une centaine de seringues et de fioles d'acide hyaluronique et de Botox®, pour la plupart d'origine étrangère. Certaines sont même périmées. "Le taux de bactéries mesuré dans certains produits s'est révélé cinquante fois supérieur au seuil maximum autorisé" rapporte le site de la gendarmerie nationale. Certaines victimes présentent des complications graves, ayant nécessité la réalisation d'opérations chirurgicales (infections, inflammations, nécroses). Pour rappel, les injections de Botox® doivent exclusivement être réalisées par des médecins spécialisés en chirurgie esthétique.