Couche-tard ? Ces deux mauvaises habitudes augmentent le risque de mourir jeune
Selon une nouvelle étude qui relie l'heure du sommeil et la durée de vie, se coucher tard exposerait à un risque de mortalité prématurée plus élevé. Mais pas pour les raisons que l'on croit...
On le sait : se coucher tard et ne pas dormir suffisamment est mauvais pour la santé. Mais on pense souvent que c'est lié uniquement à l'heure du coucher alors que non, avance une étude publiée le 15 juin dans la revue Chronobiology International. Partant du constat qu'il existe "peu d'études sur le chronotype et la mortalité" -le chronotype étant la préférence naturelle pour un individu à pratiquer des activités quotidiennes plutôt le matin ou le soir- les auteurs ont interrogé 23 854 jumeaux finlandais âgés de 24 ans ou plus sur leurs habitudes de sommeil.
Dans un questionnaire, ils leur ont demandé d'évaluer dans quelle mesure ils étaient :
- "clairement une personne du matin" (type du matin)
- "dans une certaine mesure une personne du matin" (type un peu matinal)
- "dans une certaine mesure une personne du soir" (type plutôt du soir)
- "clairement une personne du soir" (type du soir)
Ils ont également passé en revue leur état de santé, IMC, consommation d'alcool, de tabac et durée du sommeil. Les volontaires ont été suivis de 1981 à 2018 soit 37 ans. Au cours de cette période, 8 728 décès sont survenus.
Un risque de décès augmenté de 9% chez les personnes du soir... mais en rapport avec une autre raison
Le risque de décès prématuré était 9% plus élevé chez les personnes du soir, en comparaison à celles du matin. Précisément, les auteurs indiquent que "le risque accru de mortalité associé au soir semble être principalement expliqué par une plus grande consommation de tabac et d'alcool que chez les personnes matinales". Un plus grand nombre de décès par maladies liées à l'alcool et tumeurs des voies respiratoires (larynx, trachée, bronches, poumon) ont été recensés dans le groupe du "soir".
A l'inverse, les non-fumeurs couche-tard, qui étaient au plus des buveurs d'alcool légers, n'avaient pas de risque accru de mourir ce qui suggère "qu'il y a peu ou pas de contribution du chronotype à la mortalité". Ce n'est donc pas tant le fait d'être un couche-tard qu'il faille corriger pour préserver sa santé mais aussi et surtout d'éviter de boire de l'alcool et de fumer quand on a cette habitude...