Violences sexuelles dans les cabinets de kinés : le Conseil de l'Ordre se mobilise

L'Ordre des masseurs-kinésithérapeutes enregistre environ 30 plaintes par an pour affaires de mœurs, chiffre qui a doublé en 5 ans. Une campagne de prévention et de lutte contre les violences sexuelles dans les cabinets de kinésithérapie sera lancée le 12 mai.

Violences sexuelles dans les cabinets de kinés : le Conseil de l'Ordre se mobilise
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Jeudi 12 mai 2022, le Conseil national de l'Ordre des masseurs-kinésithérapeutes lancera officiellement une campagne de prévention et de lutte contre les violences sexuelles dans les cabinets de kinésithérapie "pour une relation thérapeutique saine et sécurisée", explique-t-il dans un communiqué. En moyenne, les 100 000 kinésithérapeutes en France dispensent plus de 2 millions d'actes chaque jour. L'Ordre des masseurs-kinésithérapeutes enregistre environ 30 plaintes pour affaire de moeurs par an, chiffre qui a doublé en 5 ans. Sans oublier que "seulement 10% des victimes de faits à caractère sexuel portent plainte" rappelle l'Ordre. Sa présidente Pascale Mathieu et le Secrétaire général Jean-François Dumas présenteront les outils élaborés dans le cadre du groupe de travail "violences sexuelles" au siège à Paris. L'objectif ? "Informer patients et kinésithérapeutes sur la relation thérapeutique saine et sécurisée et établir les recommandations pour l'appliquer".

"Un trop grand nombre de plaintes pour agressions sexuelles, attouchements, voire viols"

"C'est en constatant un trop grand nombre de plaintes de patientes pour des actes d'agressions sexuelles, d'attouchements, voire de viols, que le Conseil national a décidé, résolument, de s'emparer du sujet des violences sexuelles. Il convient de rappeler que les kinésithérapeutes font dans leur immense majorité honneur à la profession par leur intégrité et leur engagement sans faille au service de la qualité des soins. Dans nos cabinets, les patients doivent se sentir en sécurité, écoutés, soignés pour leurs pathologies par des professionnels compétents et bienveillants. C'est un préalable à tout acte thérapeutique" a déclaré Pascale Mathieu. Le groupe de travail "violences sexuelles" a été crée en février 2021 par Jean-François Dumas. Il s'est concrétisé sous la forme d'échanges avec des intervenants (ministères, élus, associations, kinésithérapeutes etc) afin de mettre en place des outils de communication afin que les séances chez le kinésithérapeute restent un endroit sain et sécurisé pour le patient. "Cette campagne a été élaborée avec le souci constant de ne pas stigmatiser la profession de kinésithérapeute. Rendre public ces faits, les dénoncer, les prévenir permettent à notre profession de se grandir en abordant un sujet autrefois tabou. Je souhaite par cet engagement et ces travaux faire évoluer les mentalités, changer les comportements maladroits, déconstruire les idées reçues sur la relation thérapeutique, et informer les patients sur les gestes qui ne sont pas acceptables de la part d'un professionnel de santé" développe Jean-François Dumas. Le 15 mars 2022, l'Ordre et la procureure de la République Madame Laure Beccuau ont signé un protocole de signalement d'infractions sexuellesLe Conseil national de l'Ordre des masseurs-kinésithérapeutes est constitué de 38 membres élus : 30 conseillers libéraux et 8 conseillers salariés, d'un représentant du ministère de la Santé, qui a voix consultative. Il est assisté par un membre du conseil d'État nommé par le ministère de la Justice. Il a une voix délibérative.

Sources :

Lancement officiel de la campagne de prévention et de lutte contre les violences sexuelles dans les cabinets de kinésithérapie par l'Ordre des masseurs-kinésithérapeutes, communiqué 3 mai 2022

L'Ordre des masseurs-kinésithérapeutes lancera prochainement une campagne de communication sur la prévention et la lutte contre les violences sexuelles au sein d'un cabinet de kinésithérapie, communiqué, 30 mars 2022