Qu'y a-t-il après la mort ? Témoignage
A 28 ans, Fabienne est victime d'un malaise cardiaque, bascule dans "un ailleurs", une sorte de vie après la mort...
Fabienne a 28 ans et est ingénieure nucléaire. Victime d'un malaise cardiaque, elle perd connaissance. Elle rejoint alors un "autre monde" et est enveloppée dans un au-delà empli d'amour, de bienveillance et de sagesse... Avant de revenir sur Terre, dans son corps, 15 ans plus tard, Fabienne se confie sur son expérience de mort imminente (EMI).
"Tout se passe le 10 février 2004. Je suis en formation sur mon lieu de travail. Je suis debout, entourée de mes collègues. D'un coup, je ressens des nausées et je me mets à transpirer énormément. J'ai envie d'aller aux toilettes pour vomir. Je ne comprends pas trop ce qu'il m'arrive. Mes membres tremblent, mon corps devient raide comme une planche, mes yeux révulsent. Je perds connaissance et je tombe sur le dos, la tête en arrière qui percute une table" A partir de ce moment-là, la jeune femme se sent complètement ailleurs. Elle se dit qu'elle est morte et ne trouve pas ça glauque. "Je me sens comme dans "une autre dimension" Je sais que ça peut paraître complètement dingue mais je me retrouve dans un espace blanc, doux, beau et lumineux, qui n'a plus de limite. Je suis dans un état d'amour et de ressenti extrêmement puissant. Je me sens si bien". Face à elle : des silhouettes d'hommes et de femmes qui l'accueillent, disposés en arc de cercle. "J'ai cette sensation de "retour à la maison". Je sais que je ne suis pas sur Terre. Ces sensations n'ont rien à voir avec ce que j'ai connu auparavant. Ce moment de plénitude et de félicité est rassurant et apaisant". Tout est décuplé et en même temps, elle a l'impression que tout est très concret et d'être hyper lucide. Elle se sent vivante, dans une réalité augmentée, beaucoup plus riche et puissante que ce qu'on vit au quotidien. "J'entends une musique qui m'enveloppe. C'est une musique incroyablement belle et pure que je n'ai jamais entendue de ma vie et qui ne ressemble à aucune autre musique. Je veux rester tellement je suis bien ici". Mais ce n'est pas ce qui est prévu. Elle revient "à la vie", dans son enveloppe corporelle. D'après ses collègues, elle reste inconsciente moins d'une minute. Fabienne elle n'a aucune notion de temps. Aucune unité de temps ne semble exister dans cet autre monde. Il y a comme un sentiment d'éternité.
"J'ai des informations qui m'arrivent de cet autre monde"
Fabienne est perpétuellement dans une quête de compréhension d'un point de vue scientifique. Elle veut comprendre ce qu'il s'est réellement passé ce 10 février 2004. Elle fait des recherches dans des bouquins. L'un d'eux attire son attention. Il s'agit d'un ouvrage de Rémy Chauvin, un biologiste, entomologiste et professeur émérite à la Sorbonne. Quelqu'un somme toute d'extrêmement sérieux qui s'intéresse aux phénomènes paranormaux, ceux qui ne sont pas encore expliqués par la science - et la vie après la mort. "Je trouve son approche intéressante car il traite ces phénomènes du côté scientifique. Nous sommes alors plus d'un an après mon EMI. Quinze jours plus tard, je parle de ce qu'il m'est arrivé à une collègue de travail, ingénieure chimiste. Je me sens en confiance avec elle. Elle se montre très ouverte à mon histoire et me suggère de contacter son grand-père qui s'intéresse énormément à ces sujets. Elle note sur un post-it ses coordonnées. Quand elle me le tend, je vois le nom de "Rémy Chauvin" inscrit sur le papier. Je reste bouche bée, car j'ignorais que ma collègue était sa petite-fille", raconte Fabienne.
Et depuis son malaise cardiaque, elle multiplie ce genre de coïncidences. C'est d'ailleurs ce qu'on appelle scientifiquement des synchronicités ou des concordances de sens. "Et cela me fait prendre conscience que désormais, je ne suis plus la même. J'ai des informations qui m'arrivent de cet autre monde et j'ai de plus en plus d'intuition. C'est comme s'il y avait un énorme champ d'informations tout autour de moi et que ma conscience arrivait à s'y connecter. Je considère mon cerveau comme un récepteur télé ou une radio qui capte toutes les fréquences et qui peut ainsi recueillir d'autres états modifiés de conscience. Mais selon moi, tout le monde possède la faculté d'aller au-delà du mental et de se connecter à plus grand que soi. Sauf que parfois, il faut un choc émotionnel violent pour ouvrir la conscience, comme ce fut le cas pour moi avec mon malaise cardiaque". Pour illustrer ce qu'elle est devenue, Fabienne aime dire qu'avant, elle était au bas d'un entonnoir, avec un tout petit diamètre de perception des choses, et que maintenant, elle accède à un diamètre plus grand, en contact avec une autre réalité...
"Il y a quelque chose qui existe en plus"
Cette expérience de mort imminente chamboule toute sa vie, ses convictions et ses croyances. "J'ai peur de passer pour une folle, mais intimement, je sais que tout est vrai. Pour moi, il y a quelque chose qui existe en plus de ce que l'on perçoit avec nos 5 sens. Et cette pensée a complètement changé ma vision du monde. La vision du monde d'une personne si cartésienne, rationnelle et qui ne croyait en rien. Cette EMI est pour moi un électrochoc, qui a changé le cours de ma vie. Depuis 5 ans, je me suis reconvertie en tant que sophrologue et je pratique des soins énergétiques. Je fais désormais un métier en lien avec "l'invisible". Au cours des séances, j'ai parfois des images qui font écho aux personnes. Pour autant, je ne me prétends pas "médium". Alors, est-ce de l'intuition ? Je l'ignore encore. La nuit, je fais des rêves prémonitoires. Pour autant, je ne les contrôle pas et je ne cherche pas à faire de la voyance, à prédire le futur ou à communiquer avec les morts."
Aspirée dans un tunnel blanc
La plupart des personnes qui ont connu une EMI décrivent trois étapes : premièrement, une sortie de corps où la personne se voit flotter au-dessus de son corps, deuxièmement, elle se sent aspirée dans un tunnel blanc et lumineux. Puis enfin, elle se retrouve dans un endroit immaculé où elle est accueillie par des défunts. Ces morts lui disent parfois "Ce n'est pas le moment, il faut redescendre sur Terre" et lui mettent une sorte de limite qu'il ne faut pas franchir. C'est un peu comme si on vivait une espèce de démonstration et d'aperçu de ce qu'il y aurait après la mort. "Moi je n'ai connu que la troisième étape : je suis arrivée en une fraction de seconde dans un autre monde, un espace blanc, doux et lumineux.
"Vous êtes des milliers de personnes à vivre ça"
Et le Pr Rémy Chauvin m'avait dit à l'époque "Mademoiselle, rassurez-vous vous êtes des milliers de personnes à vivre ça. Mais malheureusement, c'est quelque chose qui est peu étudié, surtout en France." Et en effet, vous n'imaginez pas le nombre de personnes, y compris des médecins, qui m'écrivent en me disant que ça leur ait arrivé et qu'ils n'ont jamais osé en parler." La France est le pays de Descartes. On est très rationnel et on a toujours besoin de preuve. Les phénomènes surnaturels sont souvent perçus comme du charlatanisme ou des hallucinations. On est beaucoup dans le jugement, on est souvent hyper fermé et on a toujours tendance à trouver des explications scientifiques pour balayer d'un revers de main ces phénomènes-là. "Selon moi, on a besoin de sortir de ce dogme matérialiste et de placer le palpable au cœur de notre vie car on se rend compte que dans l'infiniment petit, tout n'est que vibration et énergie. Et ça, la physique quantique nous le prouve".
Propos recueillis en octobre 2019.