Alexandra Lamy : "Le monde médical m'a toujours fascinée"
Marraine du Pasteurdon, Alexandra Lamy soutient les chercheurs de l'Institut Pasteur depuis 9 ans. Entre deux tournages, le Journal des Femmes a rencontré l'actrice française, fascinée par la recherche médicale et l'univers de la santé.
Depuis 2011, Alexandra Lamy est la marraine du Pasteurdon, une opération annuelle de sensibilisation et d'appel aux dons menée chaque année par l'Institut Pasteur. Fascinée par le monde médical, l'actrice de 47 ans est fière de représenter ce centre de recherche de renommée internationale fondé par Louis Pasteur en 1888. A l'occasion du lancement de la 13e édition du Pasteurdon, qui a lieu cette année du 9 au 13 octobre 2019, Alexandra Lamy, engagée et inspirante, s'est confiée sur ses convictions, son rôle de marraine, son rapport à la science et à Pasteur, et nous a partagé son admiration pour le travail des chercheurs, qu'elles considèrent comme "des véritables super-héros". Rencontre.
Le Journal des Femmes : Pourquoi avoir accepté d'être la marraine du Pasteurdon ? Qu'est-ce que cela représente pour vous ?
"Dans ma région, Pasteur est presque vu comme un héros."
Alexandra Lamy : Cette année, ça fait 9 ans que je suis la marraine du Pasteurdon. Ça fait donc pas mal de temps ! Le jour où on est venu me proposer d'incarner ce magnifique rôle, j'ai tout de suite accepté et été ravie de représenter l'Institut fondé par Pasteur. Je viens des Cévennes, une région dans laquelle on connaît très bien Louis Pasteur puisqu'on y élève depuis longtemps le ver à soie pour concevoir des fils de soie. La sériculture (culture des vers à soie) contribue d'ailleurs pas mal à l'économie de notre région. Mais un jour, dans les années 1860, une maladie - la pébrine - décime les élevages de vers à soie et on fait venir Pasteur à la rescousse pour éradiquer cette épidémie et sauver l'industrie de la soie. En quelques temps, le scientifique français réussit à protéger les vers des infections et parvient à relancer l'économie de notre région. Chez nous, Pasteur est presque vu comme un héros. Pour l'anecdote, mon école maternelle s'appelait Pasteur et tous les jours de mon enfance, je passais devant la maison où avait vécu Pasteur, où il avait fait ses recherches et où il y a encore aujourd'hui son matériel. Donc oui, être la marraine de l'Institut Pasteur me parle énormément et fait écho à mes souvenirs d'enfance. Et puis surtout, les chercheurs de l'Institut Pasteur se battent quotidiennement pour nous sauver, donc je suis très honorée de les représenter et de me battre auprès d'eux, à ma petite échelle.
En quoi consiste votre rôle de marraine ?
Alexandra Lamy : Les chercheurs sont des personnes fascinantes et très faciles d'accès. Ils sont capables d'expliquer des choses extrêmement compliquées avec des mots très simples. Et ça, c'est super enrichissant ! Mais bizarrement, l'Institut Pasteur est davantage connu dans le monde entier, qu'à l'échelle de la France. Ils ont eu besoin d'une image qui les représente. Alors quand nous, personnalités médiatiques, pouvons donner un peu de notre temps, on le fait avec grand plaisir ! Mon rôle de marraine consiste aussi à faire passer des messages de santé. Je pense par exemple aux vaccins qui ne cessent d'être controversés et de faire débat. Il faut quand même dire aux gens - évidemment de ne pas se faire vacciner contre n'importe quoi - mais surtout, de respecter certaines recommandations des autorités de santé publique. Aujourd'hui, compte tenu du nombre de vaccins dont on dispose, on a l'impression que plusieurs maladies ont disparu. Or, certaines reviennent en force et font des ravages. La rougeole, par exemple, qu'on croyait éradiquée revient et peut faire des dégâts si on n'est pas vacciné. Ça, ce sont des messages à faire passer...
Cela fait 9 ans que vous êtes la marraine de l'Institut Pasteur. Constatez-vous des évolutions ou des nouveaux enjeux dans la recherche médicale ?
Alexandra Lamy : Je ne vais malheureusement pas pouvoir entrer dans les détails, car je ne suis pas scientifique. Mais j'ai en effet constaté de nombreuses évolutions dans la recherche. Mais là où l'Institut Pasteur est extrêmement fort, c'est que les pasteuriens travaillent sur tout. Et ce, de plus en plus. Chaque chercheur peut aider les autres dans leurs recherches. L'Institut Pasteur s'adapte en permanence aux nouvelles problématiques sanitaires. Cette année, l'un des deux thèmes majeurs du Pasteurdon est la résistance aux antibiotiques. On connaît tous ce slogan publicitaire "Les antibiotiques, c'est pas automatique !" et pour nous, grand public, c'est parfois difficile de s'y retrouver : "Est-ce dangereux ?", "Faut-il en prendre ?", "S'en passer ?"... L'enjeu de l'Institut Pasteur est de nous apporter des réponses concrètes et nous permettre de mieux combattre les bactéries grâce à de nouveaux antibiotiques.
Les chercheurs viennent du monde entier et c'est une formidable ouverture sur le monde...
Le deuxième thème du Pasteurdon 2019 est la lutte contre les cancers. Pour autant, le cancer n'est pas une maladie que l'on associe à l'Institut Pasteur alors que c'est une part énorme de leur travail. Trois cents chercheurs étudient les cancers pour trouver les meilleurs moyens de les prévenir, les diagnostiquer et les traiter. Globalement, l'Institut Pasteur travaille sur tout : de la maladie d'Alzheimer à la maladie de Parkinson, en passant par l'autisme, les cancers... Et du coup, le fait que toutes ces unités travaillent main dans la main permet d'étudier de nouvelles molécules et de se mobiliser sur quasiment tous les enjeux de santé publique. Ce que je trouve aussi génial, c'est qu'à l'Institut Pasteur, les chercheurs viennent du monde entier et c'est une formidable ouverture sur le monde...
Aujourd'hui, le manque de moyens reste le principal frein de la recherche.
En tant qu'actrice, vous devez perpétuellement convaincre le public par les différents personnages que vous incarnez. Mais quelles sont les qualités nécessaires pour être une bonne marraine et convaincre le grand public de faire des dons ?
Alexandra Lamy : Evidemment, la finalité du Pasteurdon, c'est de récolter un maximum de dons. Aujourd'hui, le manque de moyens reste le principal frein de la recherche. Alors évidemment, on nous sollicite tout le temps et on nous demande de faire des dons un peu partout. Mais il faut savoir que la France est un pays très généreux et les Français donnent beaucoup aux associations, aux fondations et aux instituts de recherche. Alors oui, il faut donner, encore et encore ! Le Pasteurdon, c'est du 9 au 13 octobre 2019. Mais on peut bien sûr faire des dons toute l'année. Pourquoi ? Parce que la recherche coûte extrêmement cher, il faut des moyens humains et financiers pour concrétiser des projets et espérer faire de grandes avancées.
La générosité du public permet également de donner à l'Institut Pasteur une certaine autonomie et une grande liberté dans ses choix stratégiques. Ces dons assurent aux chercheurs des fonds disponibles à tout moment, ce qui leur permet de conserver leur réactivité et leur indépendance, notamment en cas d'urgence, comme lors de l'émergence d'une épidémie.
En tant que marraine, je suis fière de pouvoir soutenir les chercheurs et de pouvoir les représenter. La principale qualité, c'est d'abord de se sentir concerné par la recherche car nous sommes tous à un moment donné dans notre vie confrontés à la maladie. Il faut aussi être curieux et avoir une grande ouverture d'esprit : parler aux chercheurs et les écouter partager leurs expériences ou leurs histoires, essayer de comprendre les problématiques auxquelles ils sont confrontés, passer d'un laboratoire à un autre, s'intéresser aux techniques, endosser la blouse blanche parfois... Enfin, il faut de l'humilité, car certes, être marraine et porter fièrement une cause permet d'apporter une pierre à l'édifice, mais seulement à mon petit niveau. Je suis très fière de les représenter, mais je reste "juste" la marraine (rires). C'est eux qui font absolument tout le travail !
"Je me sens incapable de faire ce que les chercheurs font."
Avant de devenir actrice, aviez-vous déjà songé à faire une carrière dans le domaine de la médecine ?
Alexandra Lamy : Non absolument pas. En revanche, depuis toute petite, j'adore aider les associations qui œuvrent pour améliorer notre santé et notre bien-être et je voulais absolument soutenir des causes dans ma vie. Le monde médical et scientifique m'a toujours fascinée car justement, je me sens incapable de faire ce que les chercheurs font. Ce que j'adore chez les chercheurs, c'est qu'ils n'hésitent pas à travailler directement sur le terrain. Par exemple, il y a quelques semaines, un professeur de l'Institut Pasteur m'a raconté qu'il a été appelé pour se rendre en Inde et partir à la rencontre des enfants tombés malades en ramassant des litchis. Et après des mois de recherche, d'analyses de symptômes, de corrélations entre différents paramètres, ce professeur et son équipe ont pu sauver ces enfants. Aussi, ce sont des gens terriblement passionnés par leur métier et je me reconnais en eux. On sent qu'ils sont proches de l'humanité et ça fait du bien...
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