Poissons les moins contaminés : saumon, thon ?

Saumon, thon, cabillaud, sardines… S'il est précieux pour la santé, le poisson reste notre première source d'exposition alimentaire au méthylmercure. Il peut aussi être vecteur de PCB et dioxines toxiques pour le cerveau. Lesquels éviter ? Privilégier ? Quelles quantités ne pas dépasser ? Réponses.

Pêché en mer, en rivière ou en lac, le poisson est soumis à des contaminants qui, selon les doses ingérées, sont dangereux pour la santé. Celui dont on parle le plus ces dernières années (parce que sa concentration ne cesse d'augmenter dans les océans) est le mercure. Ou plutôt "méthylmercure" puisque c'est sous cette forme qu'il est présent dans l'eau et se concentre ensuite plus ou moins fortement dans les organismes aquatiques. "L'exposition au mercure, même à de petites quantités, peut causer de graves problèmes de santé et constitue une menace pour le développement de l'enfant in utero et à un âge précoce", énonce l'OMS. Il peut être toxique pour le système nerveux, digestif et immunitaire mais aussi pour les poumons, les reins, la peau et les yeux. "Cette substance peut ainsi provoquer des troubles comportementaux légers ou des retards de développement chez les enfants, même en l'absence de signes toxiques chez la mère", argue l'Agence nationale de sécurité alimentaire (Anses) avant de reconnaître que "la consommation de poisson constitue la principale source d'exposition alimentaire de l'homme au méthylmercure".

Les PCB (polychlorobiphényles) contaminent aussi nos poissons… et nous quand nous les mangeons. Ces composés aromatiques chlorés utilisés dans l'industrie ont été interdits il y a plus de 20 ans en France, mais persistent dans l'environnement. Des dépassements de ces teneurs dans les poissons d'eau douce ont été observés dans plusieurs cours d'eau français. Depuis 2006, des restrictions de pêche et des recommandations de non consommation des espèces de poissons les plus accumulatrices de PCB ont été prises. La consommation de certains poissons doit être évitée par les femmes en âge de procréer puisque les principaux effets critiques des PCB concernent le développement mental et moteur chez l'enfant exposé pendant la grossesse ou l'allaitement.

Troisième contaminant sous surveillance dans les poissons : les dioxines. Les dioxines rassemblent près de 200 molécules différentes qui peuvent perturber le système reproductif, même aux doses les plus basses. Elles s'accumulent particulièrement dans les tissus gras des poissons et des crustacés. On peut aussi les retrouver dans le lait, les produits laitiers et les œufs. Même si "l'exposition des Français à ces substances a fortement baissé ces dix dernières années", indique l'Anses, "l'alimentation constitue (toujours) plus de 90 % de l'exposition totale de la population générale".

Il est donc important de connaître les potentiels contaminants présents dans les poissons pour faire les bons choix au moment de l'achat… Et ne pas tomber dans l'excès de les bannir. Rappelons qu'ils contiennent trois éléments essentiels à notre santé : l'iode, le sélénium et l'acide gras oméga-3. "Sans oublier une forte teneur en protéines et un plus faible niveau de cholestérol par rapport à la viande rouge" ajoute la biologiste Barbara Demeneix dans son livre "Cocktail toxique" (Editions Odile Jacob).

  • Le sélénium active l'hormone thyroïdienne et protège le corps du mercure en le capturant et favorisant son élimination.
  • L'iode est un oligo-élément qui permet la synthèse des hormones thyroïdiennes. La sécrétion de ces hormones commence dès le début de la vie du fœtus et participe aux fonctions vitales de l'organisme, notamment au développement neurologique.
  • Les acides gras omégas-3 sont nécessaires au développement et au fonctionnement de la rétine, du cerveau et du système nerveux.

A retenir :

  • Il faut manger du poisson une à deux fois par semaine.
  • Il faut privilégier les petits poissons, moins contaminés.
  • Il faut enlever la peau des poisson gras pour réduire l'absorption de la plupart des contaminants présents.