Psychiatrie et santé mentale : le gouvernement débloque un nouveau budget
40 millions d'euros en plus pour le secteur de la psychiatrie. Voilà ce que promet la ministre de la Santé, Agnès Buzyn. L'objectif ? Prévenir et repérer précocement les troubles mentaux, garantir des parcours de soins accessibles et de qualité, mais aussi améliorer les conditions de vie des personnes en situation de handicap psychique.
"La psychiatrie ne sera plus le parent pauvre de la médecine, j'en fais une priorité de santé", avait promis la ministre de la Santé lors de la présentation du plan "Psychiatrie" en juin 2018. Parole tenue puisque lors du 17e congrès de l'Encéphale qui a eu lieu les jeudi 24 et vendredi 25 janvier 2019 à Paris, Agnès Buzyn a annoncé aux professionnels de santé présents que 40 millions d'euros allaient être alloués au secteur de la psychiatrie et de la santé mentale. Cette somme s'ajoute "aux 64 millions d'euros issus des crédits dégelés exceptionnellement dans leur intégralité en décembre 2018" et aux "50 millions permettant de consolider les moyens des établissements et services de psychiatrie", explique-t-elle.
Prévention du suicide, formation des étudiants, développement de la recherche...
Cette somme d'argent supplémentaire servira notamment au financement de plusieurs mesures issues du plan "Psychiatrie", parmi lesquelles :
- la formation des étudiants aux "premiers secours en santé mentale" ;
- la promotion du bien-être mental et la prévention de la souffrance et des troubles psychiques ;
- la prévention du suicide avec la mise en place d'un plan d'ensemble contre le risque suicidaire sur tout le territoire français et piloté par les Agences Régionales de Santé, comme le dispositif VigilanS (dispositif de soin destiné à la prévention de la récidive suicidaire) ;
- un meilleur accès à des parcours de soins coordonnés et soutenus par une offre en psychiatrie accessible, diversifiée et de qualité, avec notamment l'ouverture d'un stage en santé mentale pendant le second cycle des études de médecine et pendant le 3e cycle des études de médecine générale, l'augmentation du nombre de professionnels formés et le développement de la recherche en psychiatrie ;
- la création du dispositif "emploi accompagné" et l'extension du dispositif "un chez soi d'abord" sur l'ensemble du territoire français pour garantir un meilleur accès à l'emploi et au logement des personnes en situation de handicap psychique ;
- la sensibilisation des médias, des usagers des services de santé mentale et de la population générale pour "déstigmatiser ces maladies et les personnes touchées".
Sensibiliser les jeunes aux troubles psychiques et au suicide
80% des troubles psychiques se déclarant entre l'âge de 15 et 20 ans, "une attention toute particulière sera portée sur le bien être mental des jeunes pour préserver leur santé mentale et augmenter leurs chances de rétablissement en cas de troubles", précise la ministre de la Santé. Dans le cadre du dispositif Ecout'Emoi, expérimenté sur trois régions de France, les adolescents et les jeunes adultes de 11 à 25 ans pourront bénéficier, après l'avis d'un généraliste, de consultations de psychologues entièrement prises en charge par l'Assurance maladie. Par ailleurs, les compétences psychosociales comme la gestion des émotion, du stress ou des conflits seront abordées dès le plus jeune âge à l'école. Pour cela, il est important que "les professionnels de l'Education nationale et les étudiants [soient] formés aux premiers secours de santé mentale". Enfin, Agnès Buzyn souhaite renforcer le secteur de la pédopsychiatrie et a notamment évoqué "la création de dix nouveaux postes de chefs de clinique".
En 2019, nous renforçons les moyens humains et financiers qui permettront de soutenir la psychiatrie et d'améliorer l'offre de soins en santé mentale sur l'ensemble du territoire.#Encephale2019 @encephaleonline pic.twitter.com/LFh2Y1HCEU
— Agnès Buzyn (@agnesbuzyn) 24 janvier 2019