L'inquiétant essor des drogues dures
Une étude de l'Observatoire français des toxicomanies révèle l'inquiétant essor de la cocaïne et de l'héroïne sur le territoire français. En cause ? Une accessibilité inédite et une amélioration de la qualité de ces substances.
Publiée mardi 19 décembre sur le site de l'Observatoire français de toxicomanie (OFDT), une étude souligne l'inquiétante montée de la consommation de drogues dures sur notre territoire. Selon les chercheurs, héroïne et cocaïne, deux substances psychoactives en vogue dans les années 90, font aujourd'hui une percée inédite dans les grandes villes.
Percée notable de la cocaïne dans tous les milieux
Dans leur étude, les chercheurs soulignent la montée inquiétante de la cocaïne dans l'ensemble des villes françaises. Sa meilleure accessibilité baptisée "le phénomène épicerie" ou encore "le drive" se caractérise notamment par une vente simplifiée et des dealers plus mobiles... Qui plus est, les consommateurs sont désormais attirés par la "meilleure qualité" du produit, considéré comme plus pur.
Toutes les couches sociales - des cadres supérieurs au niveau les plus modestes - sont désormais concernées et les occasions de prendre de la cocaïne se multiplient : fêtes, apéros, cadres non-festifs... En se démocratisant, la cocaïne s'inscrit ainsi dans des contextes sociaux de plus en plus variés, sans rien perdre de sa dangerosité. En effet, l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) alertait déjà en août 2017, sur la hausse du nombre d'intoxications à la cocaïne avec pour conséquences des complications cardiovasculaires, neurologiques et psychiatriques...
L'héroïne perce dans le Sud
Historiquement présente dans le Nord dans la France (en raison de sa proximité avec les pays marchés, comme la Belgique et les Pays Bas), l'héroïne s'enracine désormais dans le Sud du pays. Bordeaux, Marseille, Toulouse, sont touchées par des filières albanophones qui s'implantent dans des rues très ciblées de ces grandes villes. Si traditionnellement cette drogue s'injectait en intraveineuse, les nouveaux consommateurs privilégient aujourd'hui le "sniff" ou l’inhalation. Ces nouvelles habitudes s'expliquent notamment par l'association "injection = sida" dans l'esprit des consommateurs.