Les oubliés de la recherche, les cancers pédiatriques ?
Plus rares que les cancers de l’adulte, les cancers de l’enfant bénéficient de moindre financements alloués à la recherche, dénoncent médecins, parents et associations.
Hier, avait lieu une journée de mobilisation internationale contre les cancers de l’enfant. Chaque année en France, 2500 enfants et adolescents sont diagnostiqués d’un cancer et 500 en meurent. Un drame, qui nécessite la mobilisation de tous les acteurs de la cancérologie pour dynamiser la recherche en onco-pédiatrie et mettre au point de nouveaux traitements dédiés aux enfants et accélérer les essais cliniques.
Mais le problème, c’est que la recherche avance peu, faute de moyens. Elle est en réalité focalisée sur les cancers des adultes et 2 % seulement des fonds sont alloués à la recherche en pédiatrie ! En novembre dernier, une proposition de loi qui permettrait de prélever 0,15 % du chiffre d’affaire des groupes pharmaceutiques pour la recherche sur les cancers des enfants, avait été repoussée.
"L’ignorance de l’existence des cancers de l’enfant et de l’adolescent est le premier frein au progrès", rappelle la SFCE, société savante "labellisée" par le plan cancer III, autour de laquelle se structure la cancérologie pédiatrique depuis 2004.
Un appel relayé par la présidente de Imagine for Margo, qui milite pour que des incitations financières soient accordées afin que des médicaments appropriés soient conçus, testés et mis à disposition. Un colloque était organisé samedi, en présence du Ministère de la Santé, de l’Institut national du cancer (INCa), de grands financeurs, ainsi que de médecins et associations, afin d’attirer l’attention du public sur les besoins de la cancérologie pédiatrique.
Et maintenant : comment rattraper le retard ? L’Institut national du cancer (INCa) a justement remis un bilan d’étape du troisième plan Cancer au président de la République la semaine dernière. S’agissant des enfants, adolescents et jeunes adultes, "des projets de recherche, l’élaboration de guides dédiés et la labellisation de structures ou d’organisations ont été conduits", décrit l'INCa. "La dimension pédiatrique a également été intégrée dans le programme AcSé sur les thérapies ciblées et le programme ICGC pour le séquençage du génome qui porte notamment sur trois tumeurs pédiatriques".
Le cancer est la 1ère cause de mortalité des enfants par maladie : 1 enfant sur 440 est diagnostiqué chaque année et 500 en meurent. Le nombre de cancers des enfants augmente de 1 à 2 % par an en Europe depuis 30 ans.