Le Dr Bonnemaison radié de l'Ordre des médecins
Acquitté en juin dernier de l'accusation "d'empoisonnement" de sept patients en fin de vie, par le jury populaire de la Cour d'assises de Pau, Nicolas Bonnemaison avait pourtant été radié de l'Ordre des médecin. Une interdiction d'exercer la médecine que vient de confirmer le Conseil d'Etat.
L'ancien médecin de Bayonne, Nicolas Bonnemaison, s'était pourvu contre sa radiation. Une décision finalement confirmée par le Conseil d'État qui a estimé que la loi "interdit de provoquer délibérément un décès". En conséquence, "la décision de la chambre disciplinaire nationale de l'Ordre des médecins devient définitive, quelle que soit l'issue du procès devant la Cour d'assises d'appel", a ajouté le Conseil.
Un des avocats de l'urgentiste a immédiatement annoncé son intention de saisir la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH).
La cour d'assises des Pyrénées-Atlantiques avait pourtant jugé "non coupable" l'urgentiste mercredi 25 juin. Nicolas Bonnemaison, 53 ans, risquait la réclusion criminelle à perpétuité pour avoir abrégé la vie de cinq femmes et deux hommes entre 2010 et 2011. La veille du verdict, l'avocat général s'était montré clément. Il avait considéré que le médecin avait "agi de manière sincère" et avait requis cinq ans de prison avec sursis contre lui. Le parquet n'a pas encore décidé s'il allait faire appel.
Le professionnel de santé n'a jamais nié avoir accéléré la mort de ses patients. Il s'est toujours défendu d'avoir "voulu mettre fin à des souffrances extrêmes". "J'estime que cela fait partie du devoir du médecin d'accompagner ses patients jusqu'au bout du bout", a-t-il déclaré pendant sa dernière prise de parole mercredi 25 juin. Le praticien avait demandé à la cour de représenter la "justice qui montre le chemin à la loi" pour faire "accélérer l'histoire".
La décision de justice avait été accueillie par des applaudissements dans la salle d'audience, d'après des gens présents. La veuve de l'une des victimes avait même eu des larmes de joie quand elle a appris le verdict.
Ce procès a permis de relancer le débat sur l'euthanasie, sujet toujours tabou en France, alors que le cas de Vincent Lambert est encore discuté par différentes juridictions.