Demain j'arrête... De me laisser materner par mes amies
Ah, la fameuse copine toujours prête à vous réconforter, vous cajoler, mais aussi à vous donner des leçons de vie, alors qu'elle a 6 mois de moins que vous. Marre de cette amie qui joue les mamans avec vous ? Voici comment le lui faire comprendre.
La situation. Marie, elle est vraiment très sympa, toujours là pour vous écouter quand ça ne va pas, toujours attentive et en plus elle fait un super crumble aux pommes. Normal, Marie est une maman qui ne l'est pas encore. L'ennui, c'est que du coup, c'est sur vous qu'elle exerce son besoin de materner, qui se manifeste de plusieurs façons.
D'abord, elle pense que vous devriez plutôt faire ci que ça. "Je sais qu'il te plaît, mais il ne faut jamais coucher le premier soir, il va te prendre pour une traînée sinon. Regarde, moi, avec Léopold, je l'ai fait attendre pendant six mois et on n'est toujours ensemble." (Oui, avec la tête qu'il a, c'est sûr qu'il va rester, êtes-vous tentée d'ajouter...) "Arrête avec cette crème glacée, après tu vas encore te plaindre que tu ne rentres plus dans tes pantalons." (Et alors ? C'est BON de se plaindre, pensez-vous.)
D'ailleurs, Marie est moralisatrice sur à peu près tout : c'est mal de ne pas aimer les gens, de ne pas être aimable, de renifler, de mettre les coudes sur la table... Oups, là on dérape !
Autre tendance : Marie vous pose des questions comme à un enfant : "Tu as bien pensé à fermer à clé ?", "Tu es sûre qu'il faut le nourrir comme ça ton chien ?" (alors que vous avez grandi avec des animaux et qu'elle n'en a jamais eu), "T'as pas peur de te lasser de cette couleur pour ton salon, tu devrais pas prendre blanc plutôt ?"
Le ras-le-bol. Au début, vous trouviez ça presque touchant, cette tendance à vouloir vous protéger. Vous vous disiez que c'était une marque d'intérêt pour vous. Et puis au fil du temps, c'est devenu franchement, mais alors franchement très agaçant. Pour qui se prend-elle, à toujours savoir mieux que vous ce qui est bon pour vous ? Et à vous faire la morale, vous donnant ainsi l'impression 1/ que vous avez 10 ans, 2/ que vous êtes vraiment une traînée et/ou inadaptée à la société ? Ceci dit, vous savez bien qu'au fond elle ne pense pas à mal et vous avez donc envie que ça change, plutôt que de tirer un trait sur votre amitié...
Les remèdes. Il est donc important de désamorcer le conflit avant que la situation n'explose, sans retour possible.
Dans un premier temps, jouez la carte de l'humour pour désamorcer la situation. Peut-être n'a-t-elle tout simplement pas conscience d'en faire un peu trop. Lorsqu'elle vous donne un conseil ou vous suggère quelque chose, vous pouvez par exemple répondre avec le sourire aux lèvres " Oui maman, et j'ai aussi pensé à me brosser les dents ce matin, c'est bien hein ? " Attention, un grand sourire s'impose juste après, si vous ne souhaitez pas la vexer tout de suite !
Une autre option, si elle ne comprend pas que ça vous agace vraiment, consiste à lui faire remarquer gentiment qu'elle n'est pas bien placée pour se poser en conseillère conjugale-coach professionnel-psychothérapeute, surtout quand vous ne lui avez pas demandé de le faire. "Dis moi au juste, quelle expérience de plus que moi as-tu pour me donner ce genre de conseils ?" D'ailleurs, est-elle elle-même exempte de tout reproche ? Il y a de bonnes chances pour qu'elle ne soit pas plus parfaite que vous.
Faites-lui comprendre que chacun a besoin de vivre ses propres erreurs jusqu'au bout, c'est comme ça qu'on apprend. Et puis après tout, vous n'êtes pas en sucre. Vous êtes majeure et vaccinée, donc pas la peine de vous surprotéger. Surtout que vous avez déjà des parents qui s'en chargent très bien alors...
Malheureusement, il se peut que Marie soit un peu longue à comprendre que son attitude vous pèse, malgré vos (plus ou moins) subtiles remarques. Dans ce cas, la seule solution consiste à lui parler franchement. Attention, on n'a pas dit méchamment. Mais dites-lui clairement que vous n'aimez pas cette façon qu'elle a de vous infantiliser. Pointez des exemples précis parce qu'il y a des chances pour qu'elle ne se rende pas compte de sa tendance à materner. Précision utile : selon sa capacité à entendre ou non ce genre de reproches, il se peut que cette conversation soit non seulement difficile, mais parfois décisive, rompant définitivement le lien qui vous unissait.
Allez-y doucement, quand même. Souvenez-vous que tout cela, Marie ne le fait pas méchamment mais parce qu'elle tient à vous. Il ne s'agit donc pas de la culpabiliser ou d'être méchante. Essayez de prendre un peu de recul et de ne pas trop lui en vouloir au moment où vous lui exposerez la situation. Ainsi, tout le monde devrait s'en sortir à bon compte.