Détester les fêtes cache cette blessure d'enfance précise, révèlent les psychologues
Loin d'être un simple manque d'enthousiasme, ce rejet des fêtes cache souvent une blessure d'enfance restée à vif. Le psychologue Hugues Simard décrypte ce phénomène et explique pourquoi notre passé s'invite parfois à la table du réveillon.
Pour beaucoup, Noël n'est pas magique. C'est au contraire une source intense de stress, de malaise voire d'angoisse. "Noël est devenu une période polarisante, tant du point de vue organisationnel qu'émotionnel et il semble que nous perdions progressivement les valeurs piliers de l'événement. L'appréhension de la situation est même souvent étudiée à l'avance dès le mois de novembre" observe Marine Aujoulat, psychologue, dans son livre Réinventer Noël : regard d'une psychologue. "Depuis plusieurs années, nous observons une augmentation marquée des demandes de consultation avant les fêtes", confirme Hugues Simard, psychologue, estimant qu'une personne sur 3 serait particulièrement anxieuse à l'approche de cette période.
Achat des cadeaux, organisation des repas... Nous désirons tellement célébrer, gâter et passer du "temps de qualité" qu'inconsciemment, nos vacances se retrouvent surchargées d'obligations. Noël devient alors le réceptacle de nos souhaits, de nos aspirations et, surtout, de nos appréhensions. Ces angoisses peuvent être légitimes (gérer une famille reconstituée, éviter un conflit de l'an passé), mais elles sont souvent amplifiées par une "petite voix dans la tête" qui nous éloigne du plaisir simple du moment présent.
Le fait de ne pas aimer les fêtes est souvent lié à une blessure de l'enfant qui est en nous. Typiquement, cette aversion touche les personnes qui auraient manqué d'amour ou de reconnaissance pendant leur enfance. Il est aussi très fréquent que les psychologues et thérapeutes fassent le lien entre le rejet des fêtes et des expériences négatives vécues pendant l'enfance à cette période (deuil, séparation, conflits familiaux...). "La réunion de famille nous rappelle le rôle que nous occupions lorsque nous étions enfants : l'emmerdeuse, le chouchou, la médiatrice, l'exclue, le sauveur, l'inquiet. Or, quel que soit le rôle endossé par le passé, bien souvent la personne ne s'y reconnaît plus dans sa vie d'adulte ce qui peut générer une forte souffrance émotionnelle intérieure", décrypte Suzanne Michaud, intervenante familiale, dans le même article.

Pour aborder la période des fêtes avec plus de sérénité, la respiration consciente peut aider à s'ancrer dans le moment présent et prendre du recul sur les sources de stress, ce qui permet d'identifier clairement les appréhensions et les exigences personnelles. Ensuite, il est essentiel de communiquer ses attentes en échangeant avec ses proches sur ce que chacun souhaite vraiment vivre à Noël, afin de personnaliser la fête et de respecter les aspirations de chacun. Il y a autant de façons de fêter Noël que de personnes sur Terre. Au milieu des préparatifs, il faut également penser à se féliciter et à se remercier pour l'énergie investie dans l'organisation.
Le principe fondamental est de faire preuve de bienveillance envers soi-même, en acceptant que rien n'est parfait et en choisissant de se concentrer sur les moments agréables et satisfaisants, au lieu de se laisser déborder par les imprévus ou les jugements extérieurs.