Les 3 signes en psychologie d'une personne émotionnellement instable : ses émotions la dépassent

Plusieurs profils sont exposés à ce phénomène, à commencer par les grands empathiques ou les personnes émotives pour qui les émotions sont centrales à leur existence. Le psychologue et psychanalyste Saverio Tomasella, décrypte ces mécanismes psychologiques.

Les 3 signes en psychologie d'une personne émotionnellement instable : ses émotions la dépassent
© 123rf-vichzh

Quand on évoque une personne instable émotionnellement, on imagine quelqu'un dont les émotions jouent aux montagnes russes. Or, en psychologie, ce terme est inexact. Le Dr Saverio Tomasella, docteur en psychologie clinique, est catégorique : "Cette terminologie n'existe pas parce que, par définition, les émotions sont instables". Cependant, certaines personnes se sentent effectivement envahies ou débordées par leurs émotions, avec des répercussions immédiates sur l'entourage. "Elles ont tendance à être envahissantes auprès des autres", note l'expert. À force d'insister sur une peur ou une colère, "cela devient intrusif".

Plusieurs profils sont exposés à ce phénomène, à commencer par les grands empathiques ou "les personnes émotives" pour qui "les émotions sont centrales à leur existence". Ce problème prend souvent racine dans l'éducation, car "il y a des cultures et des familles où l'on est plus dans le drame, dans l'expression théâtrale des émotions", un climat qui conditionne l'adulte à reproduire cette intensité. L'origine peut aussi être traumatique, rendant certaines personnes "plus impactées par leurs émotions, sans pour autant être plus empathiques que la moyenne". À cela s'ajoute le facteur hormonal, notamment lors des cycles menstruels, de la grossesse et de la ménopause chez les femmes. Cela ne signifie pas qu'elles sont plus instables mais qu'elles sont plus émotives à ces moments de leur vie. Enfin, les personnes dites "hautement sensibles" (30 % de la population) qui, par nature, vivent des émotions plus intenses, plus variées et plus durables que les autres.

Trois signes caractérisent une personne émotionnellement instable en psychologie. D'abord, elle présente une grande variabilité des émotions tout au long de la journée. "Elle peut passer du rire aux larmes, de la colère à la joie, en passant par la honte. Elle est vraiment chahutée par les émotions." À cela s'ajoute la durée. Il faut savoir qu'une émotion met 2 à 3 minutes pour être traitée physiologiquement. Chez une personne émotionnellement instable, elle dure plus longtemps. "Si elle dure, c'est qu'on l'entretient" souligne le psychanalyste. Troisième signe : la personne ressent un malaise face à ses émotions. "Quand on se sent mal à l'aise vis-à-vis de son émotion, et que cela nous dépasse, cela devient problématique." Un sentiment d'urgence peut même survenir. "Il y a un cercle vicieux, la situation d'urgence renforce le malaise émotionnel. On a l'impression que c'est difficile de sortir de cette spirale."

Pour s'extraire de ce tourbillon, le Dr Tomasella conseille d'accepter ses émotions, "mais de ne pas les exprimer trop longtemps". L'idée est de ne pas ruminer, car l'expression prolongée entretient le ressenti. La règle est simple : "Une fois que l'émotion est exprimée, on passe à autre chose." Pour se décharger sans peser sur ses proches, le psychanalyste suggère de se confier à une personne de confiance ou d'utiliser l'écriture comme exutoire. Noter ce que l'on ressent dans un journal, sans le relire, permet d'appliquer ce principe libérateur : "J'écris mon émotion et je m'en libère", conclut-il.