Les 2 choses à faire sans attendre pour ne plus être une éponge émotionnelle

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 90% des "éponges émotionnelles" sont des femmes.

Les 2 choses à faire sans attendre pour ne plus être une éponge émotionnelle
© 123rf-traimak

Certaines personnes absorbent les émotions des autres jusqu'à les ressentir elles-mêmes. On les appelle des "éponges émotionnelles". Pour les psychologues, ce sont aussi des "hyper-empathiques", capables de ressentir instinctivement les humeurs et l'énergie de leur entourage, "de façon consciente ou inconsciente", nous explique Erika Beaumel Yamamoto, psychologue clinicienne. Si cette hyper-empathie permet de nouer facilement des liens, "il y a un revers de la médaille". Car cette capacité est vécue par la plupart comme un fardeau.

Si l'on devient une éponge émotionnelle, c'est rarement par hasard. "Je pense qu'il y a une part d'inné, mais je crois qu'il y a aussi de l'acquis depuis notre environnement familial" souligne Erika Beaumel Yamamoto. Grandir dans un contexte instable ou négligent peut pousser l'enfant à endosser trop tôt le rôle de l'adulte, du confident ou du protecteur, au détriment de ses propres besoins. A l'âge adulte, cette hyper-empathie nourrit une difficulté à poser des limites et expose aux relations déséquilibrées. "J'observe que mes patients attirent souvent des profils "pervers narcissiques", des personnes égocentrés qui ont besoin d'une personne dévouée pour s'occuper de leurs besoins mais qui font rarement preuve de réciprocité", constate la psychologue. Cette impression de porter les problèmes d'autrui comme les siens entraine un débordement émotionnel, pouvant aller jusqu'à des symptômes dépressifs.

Pour notre experte, c'est avant tout le regard de la société qu'il faut changer. 90% de ses patients "éponges émotionnelles" sont des femmes. "La société doit arrêter d'idéaliser le rôle de la femme/mère sacrificielle. Beaucoup de femmes pensent qu'aimer ses proches, c'est se dévouer corps et âme. Or c'est problématique car cela entraîne une négligence de ses propres besoins et créé un déséquilibre relationnel dans lequel on s'habitue à ne rien recevoir." Alors comment se protéger sans renoncer à sa sensibilité ? Pour notre experte, la première chose à faire est de faire le tri dans ses relations. "Limiter les interactions, les messages, les réseaux sociaux, surtout avec les personnes que l'on ressent lourdes et négatives." Ensuite, observer son ressenti après un moment partagé avec d'autres personnes : se sent-on allégé et joyeux, ou au contraire vidé et lourd ? Enfin, remarquer qui prend réellement des nouvelles de vous, et qui sollicite sans réciprocité. Faire ce tri est essentiel pour retrouver un équilibre émotionnel.

Après avoir fait ce tri autour de soi, il faut se réapproprier son temps et son énergie, pour ne plus s'épuiser émotionnellement. C'est la deuxième porte de sortie pour ne plus ou moins être une éponge émotionnelle. Cela passe par des moments de solitude choisis : lecture, marche dans la nature, activités créatives ou sportives qui "mettent en joie, qui allègent", comme le conseille Erika Beaumel Yamamoto. Un accompagnement thérapeutique peut s'avérer indispensable pour déconstruire certaines croyances et reconstruire une estime de soi indépendante du regard des autres.

Merci à Erika Beaumel Yamamoto, psychologue clinicienne et autrice de "La thérapie pour les éponges émotionnelles".

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