Je suis psychologue et voici la phrase typique d'une personne qui refoule un traumatisme d'enfance
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Je suis psychologue et voici la phrase typique d'une personne qui refoule un traumatisme d'enfance

Cette phrase d'apparence anodine est en réalité un mécanisme de protection puissant.

Certaines blessures de l'enfance sont difficiles à guérir et ressurgissent à l'âge adulte, parfois même de manière imprévisible. "Un détail anodin, un son, une odeur, un mot peut devenir un déclencheur qui réveille en nous des émotions, des sensations, des pensées ou des comportements directement liés à cette souffrance passée", nous confie Christine Calonne, psychologue à Namur. Ces réactivations, souvent incomprises par la personne qui les vit, sont des signaux que notre histoire continue d'influencer notre présent et nous invitent à poser un regard attentif sur les blessures du passé.

Un adulte blessé pendant l'enfance manifeste souvent une culpabilité excessive. Par exemple, il va s'excuser pour tout ou pour rien, ou croire constamment que tout est de sa faute. On observe également chez lui une suradaptation : il va systématiquement se plier aux désirs des autres, oubliant les siens. Cette attitude est une stratégie de survie pour éviter de nouvelles souffrances. 

Et parmi toutes les phrases qu'entend notre psychologue, il y en a une qui met la puce à l'oreille et qui trahit souvent un traumatisme refoulé. Il s'agit de : "Ce n'est pas grave, il y a pire que moi." "Cette phrase anodine en apparence est en réalité un mécanisme de protection puissant, une façon de minimiser l'intensité de ses propres émotions et souffrances. Souvent, les enfants "blessés" sont seuls et donc ils se protègent de l'intensité de l'émotion en la minimisant" souligne Christine Calonne. D'autres phrases, aussi significatives, peuvent alerter la thérapeute comme : "Je ne suis pas à la hauteur," "Je n'y arriverai pas" qui traduisent un manque de confiance et d'estime de soi, ou encore "Je ne mérite pas ce cadeau/ce compliment" qui renvoie à une difficulté à accepter l'amour et la bienveillance. "C'est parce qu'elle se protège ainsi de la douleur d'en avoir manqué", complète notre experte. 

Pour se défaire d'un traumatisme de l'enfance, le soutien de l'entourage est primordial. Face à un proche blessé, il faut pratiquer l'écoute active : encourager la personne à verbaliser ses ressentis, à reconnaître ses réussites et à se revaloriser. "C'est lui apporter tout le soutien qu'elle n'a pas eu au moment du trauma", résume la psychologue. Pour un travail plus approfondi, consulter un professionnel de la santé mentale est fortement recommandé : il pourra aider la personne à se stabiliser émotionnellement, à identifier les ressources qu'elle a utilisées pour survivre par le passé, et, dans un second temps, à revisiter et transformer les souvenirs traumatiques. Il ne s'agit pas de "re-traumatiser," mais de permettre à la personne de se réapproprier son histoire et de se libérer de ses chaînes invisibles.