VIDEO

Ce défaut très féminin est typique des personnes qui ont dû grandir trop vite

Un phénomène souvent féminin.

Grandir trop vite ou avec des parents trop exigeants est le lot de nombreuses personnes et cela peut avoir des conséquences considérables dans notre vie future. C'est ce qu'on appelle en psychologie "le syndrome de l'enfant pressé", un phénomène qui survient quand une personne, pendant son enfance, a dû assumer trop de responsabilités au détriment de son développement et de ses besoins naturels. "Cette notion a été popularisée par le livre "The Hurried Child : Growing Up Too Fast Too Soon" (1981) du psychologue David Elkind qui a décrit la pression mise très tôt sur les enfants concernant les devoirs, les activités sportives ou extra scolaires et les tâches à la maison", nous explique Louise Kerdoncuff, fondatrice du compte Instagram Petites Phrases à leur dire sur la Psychologie de l'enfant & Parentalité.. 

Ces enfants qui ont dû grandir trop vite ont développé des traits ou des comportements typiques dans leur vie d'adulte. "Cela donne malheureusement des personnes qui ne savent plus ce qu'elles veulent au fond d'elles et qui sont globalement très anxieuses", décrit d'emblée notre interlocutrice. Elles ont une peur monstre de l'échec et vivent à travers un prisme très focalisé sur le résultat plutôt que sur le chemin parcouru. La pression autour des notes et des bulletins scolaires continue d'exister dans leur vie d'adulte. "Elles ont souvent la problématique du perfectionnisme au travail, d'anxiété, voire d'épuisement professionnel, puisqu'il faut toujours réussir, toujours faire bonne impression et toujours satisfaire son manager vers qui le rôle de la figure parentale est parfois transféré. Et c'est impossible pour elles de lutter contre ce perfectionnisme car elles pensent que ce n'est pas aligné avec leurs valeurs. Elles sont "programmées" comme ça, jusqu'à ce que ça explose parce qu'il y a une insatisfaction personnelle qui devient trop importante".

Il peut aussi y avoir une mauvaise estime de soi, qui n'est pas innée, mais qui est liée au fait de sans cesse chercher l'approbation des autres. "Elles sont très dures avec elles-mêmes, elles entrent dans des spirales de jugement et elles ne se parlent pas de manière empathique. En anglais, on appelle cela le "negative self-talk". Cela a tendance à être un phénomène que l'on observe davantage chez les femmes qui ont intégré de par leur éducation ces notions de perfectionnisme, d'aider les autres avant soi et d'auto-évaluation négative dès le plus jeune âge". 

C'est bien sûr réversible. "Ça nécessite souvent du temps et de l'accompagnement lors duquel on va travailler sur ces pensées limitantes ou négatives, et travailler autour du ressenti, du concept de "fierté de soi, pour soi" et de ses émotions. Les thérapies cognitivo-comportementales (TCC) peuvent être très efficaces en ce sens" selon notre interlocutrice.  

Pour rectifier le tir, il faut laisser plus de place à la spontanéité, à l'imprévu et à la légèreté. "Quand toute notre vie, nos journées ont été programmées avec des activités très structurées que ce soit scolairement ou après l'école, on peut vite se sentir désorienté en vieillissant, avec une tendance à chercher chez les autres, dans sa vie perso ou dans son travail une autre forme de structure. Il faut à tout prix retrouver des espaces de liberté, réapprendre à faire ce qui nous fait réellement plaisir et s'écouter, recommande Louise Kerdoncuff. Et évidemment, on essaye de ne pas reproduire les mêmes schémas avec ses enfants en veillant à leur fixer des objectifs raisonnables en termes de scolarité et d'engagement extrascolaire et un sens des responsabilités pondéré. Le maître mot est de toujours valoriser les efforts plutôt que le résultat".