Pour qu'une personne arrête de se victimiser, voilà ce qu'il faut lui dire

On connaît tous quelqu'un qui passe son temps à rejeter la faute sur les autres et à les accuser de tous ses malheurs.

Pour qu'une personne arrête de se victimiser, voilà ce qu'il faut lui dire
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La personne qui se victimise a toujours une bonne raison de se plaindre. Elle blâme la vie et les autres de tous ses malheurs. Les fautifs, ce sont ses amis, ses collègues, son partenaire… Incapable de se remettre en question, elle ne peut pas imaginer que le problème pourrait venir d'elle. Cette attitude ô combien déroutante et agaçante révèle un besoin irrépressible d'attirer l'attention. Alors, comment reconnaître une personne qui joue les victimes ?

► Une personne qui se victimise cherche à attirer l'attention en amplifiant ses malheurs. Le but ? Susciter la pitié de ses interlocuteurs pour se faire plaindre et obtenir de l'aide. Elle aime quand elle entend des phrases du type "oh ma pauvre, c'est vraiment horrible ce qui t'arrive. Sache que si tu as besoin d'aide ou d'écoute, je suis là."

► Elle accuse les autres de tous ses malheurs, mettant ainsi en évidence son incapacité à se remettre en question. Les autres lui en veulent, la maltraitent, ne sont pas gentils… et bien sûr, rien n'est jamais de sa faute. 

► Elle se plaint en permanence : le fait de se plaindre constamment est un moyen d'attirer l'attention et de susciter la pitié. En se faisant passer pour une victime, elle espère se rendre sympathique. 

► Elle est impuissante face à ce qui lui arrive. Et pour cause, l'univers est contre elle et lui en veut. 

"On peut tous se retrouver, à un moment donné, dans cette posture de victimisation parce qu'on ne prend pas nos responsabilités et que ça nous arrange un peu d'être victime", admet Pascal Anger, psychologue clinicien à Paris. Certaines personnes vont, en effet, beaucoup se victimiser et se plaindre, ce sera toujours la faute des autres. "Il y a dans ce comportement ce que j'appellerais une manipulation inconsciente articulée autour du besoin d'attirer l'autre et qu'il nous prenne en pitié parce que c'est toujours plus facile d'accuser les autres de tous ses malheurs et de ne pas s'interroger sur ce qui nous arrive. Il y a vraisemblablement une part de malheur dans la victimisation, mais aussi un besoin d'attirer l'autre. Il y a aussi une part d'insécurité, ce sont souvent des personnes qui vont se mettre en échec pour pouvoir dire "vous voyez, il ne m'arrive que des malheurs" ", décrypte le spécialiste. 

"Lorsque l'on est conscient de cette victimisation, il faut assumer qui l'on est, reprendre confiance en soi, être un peu plus lucide par rapport à soi et regarder ce qui relève de notre responsabilité et ce qui appartient à l'autre ou à la vie", suggère le psychologue clinicien. 

Comment réagir face à une personne qui entretient son rôle de victime depuis plusieurs mois voire plusieurs années ? Si on peut faire preuve de sympathie, tout l'enjeu est de ne pas renforcer son statut de victime. Il faut amener subtilement l'autre à s'interroger et à se remettre en question. "On peut, peut-être, le pointer en disant "écoute, ça fait un moment que tu me dis qu'il t'arrive ci ou ça. Tu sais, tu pourrais peut-être prendre les choses autrement ou consulter un professionnel pour modifier ta perception des choses" afin d'aider la personne à comprendre que quelque chose ne va pas dans sa manière d'être et de se plaindre", suggère Pascal Anger.