Psycho : ce comportement montre que vous êtes FOPO (et ça vous gâche la vie)

Il entrave la croissance personnelle, la créativité et l'authenticité.

Psycho : ce comportement montre que vous êtes FOPO (et ça vous gâche la vie)
© 123rf-peopleimages12

Après le FOMO, voilà le FOPO. Ce nouvel acronyme signifie "Fear Of People's Opinions" soit en français la peur de l'opinion des gens. Ce concept a récemment été théorisé par le psychologue américain Michael Gervais dans son livre "The First Rule of Mastery : Stop Worrying about What People Think of You." Si le FOMO désigne la peur de rater quelque chose, le FOPO caractérise les comportements que vous adoptez pour éviter d'être rejeté. "FOPO est une peur puissante et souvent paralysante que nous ressentons à l'égard de ce que les autres pensent de nous. Cette peur peut entraver la croissance personnelle, la créativité et l'authenticité en nous amenant à nous conformer aux attentes de la société et à rechercher une validation externe" explique-t-il. "Le concept en lui-même n'est pas nouveau. Le fait d'être accepté et considéré par autrui fait partie de nos besoins fondamentaux depuis toujours" nous rappelle le psychologue Yves-Alexandre Thalmann. "Il faut se rappeler notre condition d'organismes sociaux depuis la préhistoire. Les êtres humains qui étaient seuls avaient des taux de survie très faibles. Le regard d'autrui pouvait amener la désapprobation, qui pouvait pousser à l'exclusion du groupe et qui pouvait elle-même entrainer la mort", poursuit le spécialiste.

La peur du regard des autres se traduit par l'inquiétude de recevoir un jugement négatif de la part d'autrui qui provoquerait une exclusion, un rejet. Dans son livre, Michael Gervais liste les 3 comportements principaux qu'adoptent les personnes FOPO :

►La phase d'anticipation : composée des sentiments et pensées qui traversent notre esprit lorsque nous nous préparons à une situation sociale. En clair, ce moment où nous anticipons la réponse ou la réaction négative de quelqu'un.

►La phase de vérification : elle se produit lorsque nous sommes réellement avec une personne. Nous vérifions le ton de sa voix, ses micro-expressions, son langage corporel, le contenu de ce qu'elle dit ou les émotions derrière le contenu qu'elle dit... C'est une phase d'anticipation très fatigante. "Nous sommes plus concentrés sur notre propre survie que sur notre écoute", explique le psychologue américain au huffpost.com.

►La phase de réponse : si la personne pense qu'elle pourrait être rejetée, elle change de comportement pour être incluse. Cela peut se traduire par le fait de rire à une blague que l'on ne trouve pas drôle, faire semblant d'avoir vu un film dont tout le monde parle ou encore de regarder son téléphone pour paraître occupé alors qu'on ne l'est pas.

La peur du regard des autres est multifactorielle."Certaines personnes ont plus de prédispositions notamment à cause d'un jugement durant l'enfance, comme l'exclusion ou le harcèlement à l'école", continue Yves-Alexandre Thalmann. Mais cette peur peut toucher tout le monde sans distinction. On peut tous se retrouver dans une situation inconfortable à un moment donné de notre vie et avoir peur du regard des autres. 

Lorsqu'on se reconnait dans le FOPO, il est important de travailler sur soi pour éviter une phobie sociale. Cette dernière est un véritable trouble anxieux qui se traduit par la peur pathologique d'être observé et jugé durement par les autres ou de se comporter de façon humiliante. "Il est normal d'avoir une appréhension par rapport à autrui mais ce n'est pas pour autant que j'abandonne ma présentation devant mes collègues ou que je renonce à aller manger seul dans un restaurant. C'est une gradation, et à un moment donné cela devient handicapant. Lorsque cela devient un trouble cela vaut la peine de commencer une thérapie." Pour travailler son estime de soi, le psychologue conseille de se lancer des défis et d'agir plutôt que d'attendre que les situations n'arrivent. "La personne doit faire des expériences dans la réalité pour se rendre compte que ces prédictions ne se réalisent pas."