Retour de la gale dans les collectivités
Les épisodes de gale se multiplient et des problèmes d'approvisionnement de son principal traitement pourraient poser des difficultés de gestion en cas d'épidémie.
La gale, cette maladie de peau bénigne, continue de faire peur. Un lycée breton, un campus en Anjou, une école maternelle en Seine-Saint-Denis ou encore un centre pour détenus en région parisienne : les épisodes de gale se multiplient. C'est d'autant plus inquiétant que son principal traitement local, l'Ascabiol, est en rupture de stock depuis plusieurs mois et pour une durée indéteminée, même si en attendant, il existe des solutions alternatives (Stromectol ou Spregal), a indiqué l'Agence du médicament (ANSM). Cette situation risque de "poser localement des difficultés de gestion lors d'épidémies de gale", soulignait à l'AFP, Didier Che, du département des maladies infectieuses à l'Institut de veille sanitaire (InVS). Or les épisodes de gale en collectivité (écoles, maisons de retraite, prisons) avec parfois des dizaines de personnes contaminées, ne tarissent pas bien au contraire, indiquait Didier Che, qui a co-signé en 2011 une étude montrant la progression des cas de gale en France ces dernières années. "Plusieurs hypothèses" peuvent expliquer cette tendance à la recrudescence, selon le Dr Che. D'abord l'augmentation des "cas importés" avec les voyages et migrations, "le retard au diagnostic" lié à la méconnaissance de la maladie et "la stigmatisation autour de cette maladie", qui peut engendrer une absence de soins, selon ce spécialiste des maladies infectieuses et émergentes. Reste que contrairement à d'autres pathologies à déclaration obligatoire comme la grippe ou la varicelle, la gale ne bénéficie pas de système de surveillance épidémiologique. Le dermatologue appelle à la mise en place "d'études spécifiques au moins dans certaines régions" pour "savoir si oui ou non il y a augmentation" et à la création d'un centre national de référence pour les parasites (gale, punaises de lits, poux de tête ou poux de corps), qui "ne tuent pas mais peuvent transmettre des maladies infectieuses".
La gale est une dermatose (maladie de la peau) due à un acarien (Sarcoptes scabiei hominis). La dissémination du parasite est favorisée par la vie en collectivité et le non-respect des règles d'hygiène. Elle se manifeste par un prurit (grattage) à recrudescence nocturne quasi-constant et le plus souvent par des lésions non spécifiques : lésions eczématiformes et de grattage, impétigo (infection cutanée bactérienne).
Sources : AFP, ANSM