Un quart des crèmes solaires aurait un indice inférieur à celui qu'elles affichent

Une scientifique française affirme que 25 à 30 % des crèmes commercialisées ont des indices de protection inférieurs à ceux annoncés sur l'emballage. Les résultats de ses travaux suscitent la polémique.

Un quart des crèmes solaires aurait un indice inférieur à celui qu'elles affichent
© Anne DEL SOCORRO - Fotolia.com

Laurence Coiffard, professeure de pharmacie à l'université de Nantes, a publié pas moins d'une trentaine d'études sur les crèmes solaires. Les résultats qu'elle et son équipe ont obtenu l'ont poussée à tirer la sonnette d'alarme dans le journal Libération du 14 août.

La scientifique a mené 200 tests sur des crèmes solaires commercialisées en France. "25 à 30 % des produits de protection solaire ont un indice inférieur à celui affiché sur l'emballage, et même très inférieur dans certains cas", alerte Laurence Coiffard dans le quotidien. Mais comment ces crèmes contrôlées par l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) ont-elles pu se retrouver sur le marché ?

 

Les tests des fabricants mis en cause

Le type de tests menés par les fabricants est bien différent de ceux mené par la chercheuse. Les industriels effectuent leurs essais sur des volontaires, dont ils soumettent la peau enduite de crème à des rayons UV, en observant l'apparition de coups de soleil. Alors que Laurence Coiffard mène ses essais in vitro, une méthode qu'elle considère comme plus fiable. En effet, les tests sur l'Homme dépendent de la couleur de la peau du sujet et de la saison. Des paramètres sur lesquels les fabricants joueraient lors des tests pour faire grimper l'efficacité des indices. De même, l'utilisation de substances anti-inflammatoires dans les crèmes solaires viserait uniquement à freiner la coloration rouge de la peau révélatrice du coup de soleil, sans pour autant mieux protéger des UV.

Les fabricants se défendent en affirmant que les tests in vivo (menés sur l'être humain) qu'ils pratiquent sont les seuls à être aujourd'hui reconnus par les autorités sanitaires.

Cette nouvelle polémique repose sur un enjeu de santé publique important, car le risque d'une mauvaise protection n'est pas simplement d'engendrer des coups de soleil. L'exposition aux rayons UV de soleil est la principale cause de cancers de la peau. Environ 7000 nouveaux cas de mélanome (forme la plus grave du cancer de la peau) sont diagnostiqués chaque année en France.

Source : Libération