Collyres : des effets indésirables pour les bébés
L'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) appelle à la prudence quant à l'utilisation des collyres mydriatiques en pédiatrie et renouvelle ses recommandations pour éviter les risques.
"Les enfants présentent plus de risques que les adultes de développer des effets indésirables généraux après l'instillation d'un collyre mydriatique, du fait d'un passage systémique potentiel", précise l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) dans un communiqué. Utilisés en ophtalmologie, notamment pour dilater la pupille, les principes actifs contenus dans les collyres peuvent avoir des effets au niveau digestif, cardiaque et du système nerveux central.
En raison de cas graves d'effets indésirables (parfois mortels) ayant été rapportés chez les enfants venant de recevoir des collyres mydriatiques, l'ANSM tient à rappeler les informations importantes sur l'utilisation des collyres mydriatiques en pédiatrie. Il est ainsi recommandé d'adopter une grande prudence lors de l'administration de ces collyres chez les prématurés et les nouveau-nés, notamment en raison des risques digestifs (distension abdominale, iléus, occlusion) et hémodynamiques. Les posologies maximales doivent être respectées chez tous les enfants, tout comme l'espacement recommandé entre les instillations. Il convient par ailleurs "d'appuyer sur l'angle interne de l'œil pendant une minute pour occlure les points lacrymaux et d'essuyer sur la joue de l'enfant la partie du collyre administré qui s'y écoule, afin d'éviter tout risque d'ingestion, de limiter les effets systémiques, et, chez le prématuré, de prévenir le risque de passage au travers de la peau", rappelle l'ANSM. Enfin, la phényléphrine collyre 10 % est contre-indiquée chez l'enfant de moins de 12 ans et l'atropine collyre 1 % est réservée aux adultes et adolescents de plus de 12 ans.