Ondes vs tumeur du cerveau : le téléphone portable innocenté en Australie ?
Une étude révèle qu'en Australie, l'apparition fulgurante du téléphone mobile au cours des 30 dernières années n'aurait pas induit d'augmentation du nombre de tumeurs du cerveau diagnostiquées.
Alors qu'en 2014, 94% de la population australienne possédait un téléphone portable, ce dernier n'aurait pas d'impact sur l'augmentation du nombre de tumeurs diagnostiquées dans le pays au cours des trente dernières années. C'est du moins la conclusion à laquelle aboutit une récente étude réalisée par une équipe de chercheurs australiens et dont les résultats ont été publiés dans la revue The International Journal of Cancer Epidemiology.
Les scientifiques ont comparé le nombre de comptes téléphoniques ouverts entre 1987 et 2012, avec le nombres de tumeurs du cerveau diagnostiquées entre 1982 et 2012, chez des patients âgés de 20 à 84 ans. Alors que le nombre de comptes téléphoniques a connu un grand boom en passant d'inférieur à 10% à 90% entre 1987 et 2012, le taux de tumeurs diagnostiquées est resté plutôt stable, sauf chez les patients âgés de plus de 70 ans. Selon les chercheurs, il est peu probable que l'augmentation du nombre de cancers du cerveau chez les patients plus âgés soit attribuable au téléphone mobile. Elle serait due à l'amélioration des techniques d'imagerie médicale et de diagnostic.
Téléphone mobile innocenté ? Les chercheurs ne sont pas aussi catégoriques, d'autant plus qu'il précisent qu'un élément manque à l'étude : la consommation des détenteurs des comptes téléphoniques. En effet, ils n'avaient accès qu'au nombre de comptes créés dans le pays, mais n'avaient aucune idée du temps d'utilisation pour chacun des usagers.
Principe de précaution. Les études sur les potentiels méfaits pour la santé des ondes, que ce soit par les réseaux téléphoniques ou le Wi-Fi, demeurent partagées. Alors que certaines confirment l'existence d'un lien entre téléphone portable et cancer, d'autres au contraire démontrent l'absence de lien entre les deux. De leur côté, les autorités sanitaires restent prudentes : dans un rapport publié en 2013, l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) évoque une "possible augmentation du risque de tumeur cérébrale, sur le long terme, chez les utilisateurs intensifs de téléphones portables" et estime que "les expositions environnementales de la population générale et leurs variations temporelles devraient être mieux documentées". En attendant une nouvelle expertise, l'Agence opte pour le principe de précaution. Et pour limiter l'exposition aux ondes, sous toutes ses formes elle recommande de suivre les conseils suivants :
- Utiliser le plus possible son kit main-libre afin d'éloigner le téléphone du cerveau
- Ne pas approcher son téléphone de son oreille pendant le délai entre la composition du numéro et la première tonalité
- Ne pas dormir avec son téléphone portable allumé à moins de 50 cm de notre tête
- Ne pas garder son téléphone à proximité de l'appareil génital
- Ne pas téléphoner dans sa voiture ou dans un espace clos avec une mauvaise réception
- Acheter un téléphone possédant un DAS faible
- Limiter le plus possible l'exposition des plus jeunes en réduisant leur utilisation des technologies connectées