L'exposition aux pesticides augmenterait le risque de maladie de Parkinson
Une exposition régulière et prolongée aux pesticides semble doubler le risque de développer un jour la maladie de Parkinson. Tel est le résultat d'une étude menée par une équipe de l'Inserm et de l'Université Pierre et Marie Curie, qui vient d'être publiée dans Annals of Neurology. Avec l'aide de la Mutualité sociale agricole, les chercheurs ont étudié un groupe de patients ayant déclenché la maladie de Parkinson et un groupe de patients non atteints. Tous étaient de même âge, de même sexe et issus du même département. L'exposition aux pesticides durant toute la vie professionnelle des participants a été minutieusement détaillée. Les résultats montrent que les patients atteints de la maladie de Parkinson ont utilisé plus souvent des pesticides et durant un plus grand nombre d'années que les personnes non malades. Le risque de contracter la maladie de Parkinson semblerait ainsi deux fois plus élevé. Les chercheurs ont mis en évidence chez les hommes atteints un risque jusqu'à 2,4 fois plus élevé que chez les témoins pour les insecticides de type organochloré. Cette famille de pesticides, dont fait partie le DDT, a été très utilisée en France jusque dans les années 1990 et se caractérise par une persistance dans l'environnement de nombreuses années après l'utilisation. La conclusion des auteurs de l'étude est double : il faut éduquer les utilisateurs de pesticides pour en faire un meilleur usage et mettre en place des mesures de protection. Il convient également de se poser la question des conséquences de l'exposition à plus faibles doses. Des études complémentaires seront nécessaires pour répondre à cette question.