Des millions de Français ont ce nouveau cholestérol sans le savoir : il abîme le coeur en silence
Après le HDL et le LDL, des chercheurs ont mis en évidence un nouveau cholestérol résistant aux traitements classiques.
Depuis des décennies, la lutte contre l'excès de cholestérol s'est concentrée sur le LDL-cholestérol, le "mauvais" qui s'accumule dans les artères et menace le cœur. Mais des médecins constatent que même lorsque le LDL est maîtrisé, notamment par les statines (les médicaments anti-cholestérol les plus courants), un risque cardiovasculaire persiste. C'est ce risque "résiduel" qui a mis des chercheurs sur la piste d'un autre type de cholestérol du même nom. Explications.
Pour comprendre l'impact de ce cholestérol, les scientifiques danois ont mené une vaste étude. L'objectif : "tester l'hypothèse selon laquelle une réduction drastique du cholestérol résiduel pourrait entraîner une diminution des maladies cardiovasculaires athéroscléreuses". Ils ont suivi 56 422 femmes et 43 952 hommes (tous sans antécédents cardiovasculaires) sur une durée médiane de 12 ans. Ils ont recensé ceux qui développaient un infarctus ou un AVC, puis ont analysé le lien avec leur taux de cholestérol résiduel.
Publiés dans l'European Journal of Preventive Cardiology, les résultats montrent qu'une baisse significative du cholestérol résiduel réduit "probablement le risque de maladies cardiovasculaires à 10 ans", jusqu'à 20% chez les hommes à haut risque et 17% chez les femmes. C'est quoi exactement ce cholestérol ? Pour simplifier, si le "mauvais" cholestérol LDL dépose le gras dans les artères, le résiduel, lui, laisse des "débris" inflammatoires après la digestion des graisses. Transporté par des particules riches en triglycérides, il peut aussi boucher les vaisseaux.
Le cholestérol résiduel concerne en général des personnes qui, malgré un taux de mauvais cholestérol contrôlé, restent à risque cardiovasculaire - notamment à cause d'un excès de triglycérides ou d'autres lipoprotéines. En France, des millions de personnes présentent des troubles lipidiques (hypertriglycéridémie, diabète, surpoids, etc.), et sont possiblement concernés par le cholestérol résiduel sans le savoir.
Le cholestérol résiduel n'est pas un marqueur officiel isolé que le laboratoire peut donner lors d'une prise de sang. Le médecin peut le savoir via le bilan lipidique complet : triglycérides élevés, HDL cholestérol, LDL... Le cholestérol résiduel n'est pas réduit par les statines mais "plusieurs nouveaux médicaments capables de le réduire significativement sont en cours de développement" rassurent les auteurs. Ce cholestérol étant intimement lié aux triglycérides, sa baisse passe avant tout par une meilleure hygiène de vie : réduire drastiquement les sucres rapides et l'alcool, et augmenter l'activité physique. En cas de doute, un contrôle auprès de votre médecin permettra de surveiller ce nouvel indicateur.
