1,6 millions de Français ont une MASH : c'est quoi cette maladie silencieuse qui provoque un cancer du foie ?

Elle touche surtout les personnes de plus de 50 ans.

1,6 millions de Français ont une MASH : c'est quoi cette maladie silencieuse qui provoque un cancer du foie ?
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Comme le foie est un organe qui ne se plaint pas, il est difficile de savoir quand il souffre. Pourtant, une maladie, encore peu connue, l'abîme à petit feu, jusqu'à évoluer dans certains cas en cirrhose et en cancer. Les médecins estiment le nombre de malades à 1.6 million en France. Elle touche particulièrement les hommes, les personnes de plus de 50 ans et celles souffrant de plusieurs facteurs de risque cardiométaboliques comme l'obésité et le diabète de type 2. 

Cette maladie n'est pas nouvelle en soi mais a un nouveau nom depuis 2023. L'ancien terme "NASH" (pour "Non-Alcoholic Steatohepatitis") était jugé trop négatif, car il décrivait la maladie par ce qu'elle n'était pas ("non alcoolique"). Le nouveau terme "MASH" (pour "Metabolic Dysfunction-Associated Steatohepatitis") met en lumière les causes réelles de la maladie : un dysfonctionnement métabolique. "Ce changement de nom vise à supprimer le caractère stigmatisant de l'expression "maladie du foie gras", souvent utilisée pour désigner la NASH. La nouvelle dénomination est considérée comme plus précise et moins culpabilisante pour les patients", nous explique le Dr Jérôme Boursier, hépato-gastro-entérologue.  

La MASH n'est pas une simple accumulation de graisse autour du foie mais une inflammation et une fibrose (cicatrices) du foie. C'est l'équivalent d'un filtre qui, après s'être encrassé de graisse, se met à brûler de l'intérieur, causant des dommages progressifs et irréversibles. La maladie est silencieuse et ne donne pas de symptômes au début. "Lorsque les premiers symptômes (fatigue intense, perte de poids, jaunisse) apparaissent, la maladie est souvent déjà à un stade avancé, voire a évolué en cancer du foie, ce qui rend les traitements beaucoup plus complexes et limite les options curatives", poursuit l'hépatologue. La seule façon de savoir si on a une MASH, c'est de faire des examens : d'abord un bilan sanguin qui peut (mais pas toujours) montrer une élévation des enzymes hépatiques ALAT et ASAT, puis une échographie abdominale ou un FibroScan, un examen qui mesure la rigidité du foie. Plus le foie est rigide, plus la MASH est avancée.

Un seul médicament - le resmeritom - est approuvé pour traiter cette maladie, mais il n'est pas disponible en France. "Il le sera probablement avant la fin de l'année". En attendant, les médecins continuent de recommander la meilleure approche pour les patients atteints de MASH : une modification de l'hygiène de vie, avec une alimentation saine et la pratique régulière d'une activité physique. La perte de poids reste la mesure la plus efficace pour réduire la graisse dans le foie, diminuer l'inflammation et freiner la progression de la maladie.