C'est la technique simple des médecins pour savoir si un grain de beauté cache un cancer
Voilà comment repérer les signes suspects en un coup d'œil.

Avec plus de 100 000 nouveaux cas chaque année, les cancers de la peau sont les plus fréquents en France et 80% d'entre eux sont liés à des expositions excessives au soleil. Le plus grave est le mélanome, "son incidence a été multipliée par 5 entre 1990 et 2023" déplore l'Institut National du Cancer. Il peut se développer à partir d'un grain de beauté existant ou apparaître sur une peau saine. Apprendre à observer sa peau est ainsi un geste de santé essentiel.
"Il n'existe pas de méthode fiable à 100% pour savoir si un grain de beauté est cancéreux sans consulter un dermatologue" rappelle le Dr Mika Tabata, dermatologue et professeur en dermatologie à l'Université du Texas aux Etats-Unis mais repérer un grain de beauté suspect à temps peut sauver la vie. La méthode validée par tous les dermatologues est la règle ABCDE, "elle peut vous aider à déterminer si un grain de beauté nécessite une visite chez le dermatologue", confirme le Dr Tabata. Comment faire ?
Une fois par trimestre, observer attentivement sa peau nue, de la tête aux pieds, de face et de dos, sans oublier les zones peu visibles (oreilles, ongles, plante des pieds, espaces entre les doigts, organes génitaux…) et rechercher des signes évocateurs en suivant les lettres ABCDE : A pour "Asymétrie" : une moitié du grain de beauté n'est pas superposable à l'autre ; B pour "Bords irréguliers" : les contours sont flous, chiquetés ou mal délimités ; C pour "Couleur non homogène" : il présente un mélange de couleur (brun, noir, beige, rouge, blanc) ; D pour "Diamètre" : il est supérieur à 6 millimètres ; E pour "Evolution" : le critère le plus important. Un grain de beauté qui change rapidement de taille, de forme ou de couleur, ou qui se met à saigner sans raison, doit impérativement alerter.

La présence d'un ou plusieurs de ces signes ne signifie pas forcément que vous avez un mélanome mais justifie de demander un avis médical sans attendre. La surveillance est la clé, mais la prévention reste la meilleure des protections : éviter de s'exposer entre 12h et 16h, rechercher l'ombre, se couvrir, appliquer une crème solaire indice 30 minimum toutes les deux heures et "ne pas s'exposer aux lampes de bronzage par UV car elles augmentent le risque de développer un mélanome", prévient la Fondation pour la Recherche Médicale.
Il est conseillé de se faire examiner par un dermatologue une fois par an. Si une lésion lui paraît suspecte, seule une biopsie, c'est-à-dire le prélèvement d'un petit morceau de peau pour analyse, permettra de confirmer ou non le diagnostic de cancer.