Le risque d'AVC est multiplié lorsqu'on se couche après cette heure, et encore plus chez les femmes

Se coucher tard n'est pas seulement une mauvaise habitude, elle fait courir de réels risques pour la santé. Explications.

Le risque d'AVC est multiplié lorsqu'on se couche après cette heure, et encore plus chez les femmes
© Sergey - stock.adobe.com

L'accident vasculaire cérébral fait peur : il survient brutalement et parfois sans signes d'alerte. S'il n'est pas facilement prédictible, il existe toutefois plusieurs facteurs de risque comme l'hypertension artérielle, le tabagisme, l'excès de cholestérol, le stress, la sédentarité, le diabète ou la consommation d'alcool. Parmi les autres facteurs de risques un peu moins connus : le temps de sommeil, la qualité du sommeil et plus particulièrement l'heure à laquelle on s'endort le soir qui auraient un impact sur le risque cardiovasculaire et notamment d'AVC. 

Pour définir cette heure limite, des chercheurs ont recueilli, grâce à un capteur porté au poignet, les heures d'endormissement et de réveil de plus de 88 000 participants (âgés de 61 ans en moyenne, 58% étaient des femmes) sur une période de 7 jours. Aucun n'avait d'antécédents cardiaques et ne souffrait d'insomnie ou d'apnée du sommeil. A partir de ces données, les chercheurs ont examiné le lien entre l'heure d'endormissement et l'incidence de maladies cardiovasculaires. Au total, plus de 3 000 maladies cardiovasculaires (AVC ou attaque cérébrale, crise cardiaque, insuffisance cardiaque...) ont été signalées chez les participants dans les 6 années suivant le recueillement des données. 

Les auteurs de l'étude ont montré que les personnes qui étaient le moins susceptibles d'avoir un AVC étaient celles qui s'endormaient entre 22h et 22h59. Le risque de maladie cardiovasculaire était 25% plus élevé avec un endormissement après minuit, 12 % plus élevé entre 23h00 et 23h59 et 24 % plus élevé pour s'endormir avant 22h00. Ce sur-risque cardiovasculaire était plus fort chez les femmes, potentiellement à cause de la façon dont le système endocrinien réagit à une perturbation du rythme circadien, indiquent les chercheurs dans leur étude publiée dans l'European Heart Journal, une revue de la Société européenne de cardiologie (ESC). 

Bien que les chercheurs ne puissent pas conclure à un lien de cause à effet, leurs résultats suggèrent que se coucher tôt ou tard pourrait être plus susceptible de perturber l'horloge biologique, avec des conséquences néfastes sur la santé cardiovasculaire. "L'heure optimale pour s'endormir semble se situer à un moment précis du cycle de 24 heures du corps et que tout écart peut être préjudiciable à la santé. Le moment le plus risqué est celui après minuit, potentiellement parce qu'il peut réduire la probabilité de voir la lumière du matin, ce qui réinitialise l'horloge biologique", confirme le Dr David Plans, auteur de l'étude à l'Université d'Exeter, au Royaume-Uni. Des recherches plus approfondies sont nécessaires sur le moment du sommeil en tant que facteur de risque cardiaque indépendant, en particulier chez les femmes.