Un nouveau virus respiratoire venu de Chine se propage, il n'est pas loin de la France
Comme un air de déjà-vu.
Une augmentation inhabituelle d'infections à un virus respiratoire est actuellement observée en Chine et suscite l'inquiétude des infectiologues et autorités sanitaires faisant craindre une éventuelle épidémie mondiale. On se souvient tous des débuts du Covid il y a 5 ans... Depuis la mi-décembre, le nombre de malades est particulièrement élevé dans les hôpitaux des provinces du nord du pays, notamment chez les enfants de moins de 4 ans. Une hausse des cas a également été observée en Malaisie, au Kazakhstan, ainsi qu'en Inde où la surveillance sanitaire a été renforcée. Plus près de la France, au Royaume-Uni, l'Agence britannique de santé et de sécurité (UKHSA) rapporte aussi une augmentation des cas de HMPV.
Ce virus n'est pas nouveau et est bien connu des virologues puisqu'il s'agit du métapneumovirus humain (HMPV), un virus respiratoire qui appartient à la famille des VRS et qui provoque des symptômes similaires à une grippe : fièvre, nez qui coule ou bouché, toux, respiration sifflante, mal de gorge, voix rauque, douleurs musculaires. La plupart des infections sont bénignes et guérissent spontanément, avec parfois un traitement symptomatique. En revanche, il peut entraîner des complications et évoluer en pneumonie ou bronchiolite chez les nourrissons, les personnes âgées et les personnes ayant un système immunitaire affaibli ou un trouble pulmonaire (maladie pulmonaire chronique, asthme grave). Il n'existe actuellement aucun vaccin contre ce virus.
Bien qu'il soit suivi de près et qu'il rappelle indéniablement le virus responsable de la pandémie mondiale de Covid, ce virus ne semble pas représenter une menace pour la santé mondiale. "Il est complètement différent du virus du Covid-19 qui lui, était complètement nouveau chez l'homme et est né d'une contamination par les animaux et s'est propagé à des niveaux pandémiques parce qu'il n'y avait pas d'exposition antérieure ni d'immunité protectrice dans la communauté", a rassuré Jill Carr, virologue à la faculté de médecine et de santé publique de l'université Flinders (Australie) au média Politico. Bien qu'il s'agisse d'une priorité pour le système de santé chinois, cela ne doit pas conduire à des inquiétudes immédiates quant à une nouvelle pandémie". Une augmentation des cas est typique des saisons hivernales, mais ce virus devrait "s'éteindre progressivement en mars", a indiqué de son côté Mao Ning, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères. À ce stade, il est donc probable que la Chine traverse une mauvaise saison du virus HMPV, de la même manière que certaines années, nous connaissons une saison grippale écrasante.
Comme tous les virus respiratoires, ce virus se propage dans l'air lorsqu'une personne infectée éternue ou tousse. La plupart des gens tombent malades 3 à 5 jours après être entrés en contact avec le virus. Pour s'en protéger, les virologues recommandent de porter un masque dans les lieux clos ou bondés, de se laver les mains régulièrement et de nettoyer les surfaces que l'on touche régulièrement (poignées de porte, téléphones...). Pour le moment, il n'y aucun signalement en France.