Corticosurrénalome : décès d'Émilie Dequenne, quel est ce cancer rare ?
L'actrice âgée de 43 ans est morte dimanche 16 mars 2025.

L'actrice belge Emilie Dequenne est décédée à 43 ans dimanche 16 mars 2025 à l'hôpital Gustave Roussy de Villejuif dans le Val-de-Marne des suites de son cancer, ont annoncé ses proches l'AFP. C'est en août 2023 que le diagnostic était tombé, il y a moins de deux ans donc. "J'étais en tournage, j'avais mal au ventre et j'étais très fatiguée. (...) Une prise de sang bizarre, un scanner à passer, une masse au scanner, une masse énorme sur la surrénale" raconte-t-elle dans l'émission Sept à Huit en décembre 2024. Le médecin lui annonce un cancer "grave, hyper rare, extrêment récidiviste". Après une série de traitements dont de la chimiothérapie, son cancer avait récidivé fin 2024.
Le corticosurrénalome est un cancer peu connu du grand public au vu de sa rareté, "environ 1 à 2 personnes par an dans le monde sur un million" partage l'actrice. Il se développe au niveau d'une ou des deux glandes surrénales présentes au-dessus des reins. Ces glandes participent à la sécrétion d'hormones comme les glucocorticoïdes, hormones qui agit sur la glycémie ; les minéralocorticoïdes représentés par l'aldostérone qui équilibrent la quantité de sodium et de potassium dans l'organisme ; et des androgènes, hormones du développement des caractères sexuels masculins. Chez la très grande majorité des patients, le corticosurrénalome atteint une personne sans qu'aucune cause ni facteur favorisant ne puisse être identifié.
"Je sais que je ne vivrais pas aussi longtemps que prévu"
Parmi les symptômes du corticosurrénalome, une prise de poids voire une obésité androïde prédominante sur l'abdomen, une hypertension, une baisse de la masse musculaire, une augmentation de la pilosité, une masculinisation chez la femme et parfois aussi l'envie de boire beaucoup d'eau à cause de la baisse du potassium. La gravité de la maladie dépend, comme pour tous cancers, du stade d'évolution au moment du diagnostic. Au stade 1 et 2, le cancer est localisé à la surrénale, il est opérable et les chances de guérison sont élevées. Au stade 3 et 4, il y a un envahissement régional voire des métastases à distance.
Si la tumeur récidive ou qu'il y a des métastases à distance non opérables, les médecins peuvent prescrire du mitotane (Lysodren®). "On a très peu recours à la chimiothérapie cytotoxique dans ces tumeurs-là. Elle est réservée aux échecs ou aux formes très agressives parce qu'elle fonctionne moins bien que dans d'autres cancers" nous expliquait le Pr Jérôme Bertherat, chef du service d'endocrinologie de l'hôpital Cochin dans un précédent article.
Émilie Dequenne savait que son pronostic de vie était réservé. "Je sais que je ne vivrais pas aussi longtemps que prévu" confiait-elle il y a quelques mois. "Si on obtient une exérèse complète, l'espérance de vie à 5 ans est de plus de 80%, nous informait le Pr Bertherat. En revanche, dans les stades métastatiques, l'espérance de vie ne dépasse pas 30% à 5 ans."