Ces deux cancers augmentent de façon "préoccupante" chez la femme
Ils font partie des cancers les plus meurtriers.
Depuis 20 ans, le nombre de cancers ne cesse d'augmenter en France, jusqu'à atteindre 433 000 nouvelles personnes diagnostiquées d'un cancer par an. "L'évolution démographique en est la première cause : l'augmentation et le vieillissement de la population expliquent 78 % de l'évolution de l'incidence chez l'homme et 57 % chez la femme", peut-on lire dans le Panorama des cancers en France 2024, publié pour la quatrième année consécutive par l'Institut national du cancer (InCa).
Chez l'homme en 2024, les cancers les plus fréquents restent le cancer de la prostate (avec près de 60 000 nouveaux cas), le cancer du poumon (33 000 nouveaux cas) et celui du côlon-rectum (26 000 nouveaux cas). Chez la femme, ce sont les cancers du sein (61 000 nouveaux cas), le cancer colorectal (21 000) et le cancer du poumon (19 000).
Particulièrement, deux cancers montrent une augmentation "préoccupante" du taux d'incidence chez la femme depuis ces 13 dernières années, notamment à cause de l'augmentation de la consommation du tabac (tabagisme actif et passif) dans la population féminine. A contrario, ces deux cancers sont plutôt en diminution ou stables chez les hommes. Ils font partie des cancers les plus meurtriers et avec un pronostic très défavorable (les cancers de mauvais pronostic sont ceux dont la survie à 5 ans est inférieure à 33 %). "Ce pronostic défavorable peut être lié à un diagnostic tardif, une localisation difficile d'accès, une évolution rapide et agressive, une résistance aux thérapies ou un manque de solutions thérapeutiques spécifiques", explique l'Institut.
Le premier cancer en forte augmentation chez la femme est le cancer du poumon (+4.3% par an, âge moyen au diagnostic : 66 ans). "Il n'y a aucun autre cancer où l'on observe une augmentation pareille", nous précisait le Dr Maurice Pérol, oncologue spécialiste des cancers thoraciques lors d'une précédente interview. Le deuxième cancer est le cancer du pancréas (+2.1% par an, âge moyen au diagnostic : 74 ans) qui fait désormais autant de victimes chez l'homme que chez la femme (environ 6300 décès par an). Dans ce contexte, l'Institut a labellisé pour une durée de 5 ans, deux premiers réseaux de recherche d'excellence, l'un dédié aux cancers du poumon, et le deuxième aux cancers du pancréas afin de mieux comprendre la maladie, son écosystème et son évolution pour trouver des solutions aux situations les plus désespérées.
Près de la moitié des cancers pourraient être évités chaque année, en diminuant les facteurs de risque évitables : arrêter de fumer, prévenir le surpoids et l'obésité grâce à une alimentation équilibrée (riche en fruits et légumes, en produits céréaliers complets, sans excès de viandes, de charcuteries…), diminuer sa consommation d'alcool, limiter les aliments gras et sucrés et pratiquer une activité physique régulière. Enfin, pour le cancer du poumon, un dépistage est à l'étude. En effet, plusieurs essais/études ont montré l'efficacité du scanner à faible dose pour ce dépistage.