Cloques géantes sur la peau : qu'est-ce qu'une phytophotodermatose ?

"Est-ce que c'est vraiment mes jambes ? Est-ce que c'est moi ?" Stupeur pour Anna et sa fille de 6 ans le 10 juin dernier quand elles voient apparaître des cloques géantes sur leurs jambes, au lendemain d'une balade au lac du Bourget en Savoie près d'Aix-les-Bains. "Ma fille a joué avec sa poupée au bord de l'eau, elle ne s'est pas baignée mais a mis les mains dans le lac et mouillé mes jambes aussi" a raconté la mère de famille au Dauphiné Libéré.

Face aux cloques, rougeurs et sensations de brûlures manifestes, la femme se rend à la pharmacie puis aux Urgences où on leur prescrit des corticoïdes et des antihistaminiques. Mais les cloques continuent de gonfler et leur état général se n'améliore pas. Elles sont finalement hospitalisées à l'hôpital de Chambéry sans connaître la cause de cette "gigantesque" réaction selon les termes d'Anna. Les médecins administrent de la morphine, des crèmes et des soins pour nettoyer la peau. Aujourd'hui, elles vont mieux, les cloques ont dégonflé mais elles ont toujours des soins à domicile réalisés par une infirmière. Selon le Dr Marie-Odile Riou-Gotta, cheffe du service de dermatologie au Centre hospitalier Métropole Savoie interrogée par BFM-TV, cette réaction pourrait être liée à un contact avec une plante présente dans le lac : "On appelle ça des phytophotodermatoses ou dermite des prés."

Les phytophotodermatoses sont des éruptions cutanées engendrées par le contact de la peau avec une substance végétale et exagérées lors de l'exposition au rayonnement du soleil. En l'occurence, c'est la présence de furocoumarines (psoralènes, xanthotines, bergaptènes) dans la plante qui est toxique pour la peau (la berce du Caucase est par exemple une plante pouvant entraîner une phytophotodermatose). Ces substances sont "photosensibilisantes" d'où le fait que la réaction s'active après l'exposition au soleil. Généralement, les symptômes sont l'érythème type "coup de soleil" rose à rouge vif, parfois avec une pigmentation. Dans les cas les plus sévères comme celui d'Anna et sa fille, des lésions œdémato-papuleuses voire bulleuses (cloques) étendues nécessitent une hospitalisation.