"Souvent quand on a des varices" : cette maladie augmente chez les femmes de 50 ans (regardez vos jambes)
Il y a un risque d'infection...
L'ulcère veineux de la jambe ou ulcère "variqueux" concerne environ 135 000 personnes en France selon les chiffres de l'Assurance maladie. Cette pathologie qui touche surtout la femme de plus de 50-60 ans est en forte augmentation depuis une dizaine d'années. La cause est vasculaire dans plus de 80% des cas, c'est-à-dire qu'ils sont provoqués par des problèmes de circulation sanguine.
L'ulcère veineux de la jambe est une plaie située au niveau de la partie basse de la jambe, y compris de la cheville (malléole). "Il correspond à une perte de substance sur la jambe due à une cause vasculaire - veineuse ou artérielle voire les deux (dans ce cas on parle d'un ulcère mixte). Il se voit souvent chez des femmes qui ont fait une phlébite ou qui ont des varices, signes d'insuffisance veineuse. Mais aussi parfois en cas d'artérite, de diabète ou à la suite de certains traitements", nous explique le Dr Sylvie Meaume, dermatologue et Chef de service de Gériatrie Plaies et Cicatrisation (AP-HP Rothschild). Cet ulcère est facilement reconnaissable et présente des caractéristiques précises :
- Il n'apparait jamais sans prévenir sur une jambe saine : il est souvent précédé de varices et en sa périphérie d'une hyperpigmentation (dermite ocre), d'un eczéma variqueux ou d'un œdème veineux voir lymphatique.
- Il est d'étendue variable
- Il est d'apparition insidieuse "spontanée' ou provoquée par un traumatisme (choc, coup...)
- Il est souvent exsudatif (il "suinte")
- Il est chronique : dure plus de 4 à 6 semaines, voire des années
- Il y a un risque d'infection (dans ce cas, l'ulcère est douloureux, malodorant et peut devenir purulent (liquide jaunâtre) qui retarde la cicatrisation, de septicémie et dans de rares cas, de cancer.
Le diagnostic d'un ulcère veineux repose sur un examen clinique (antécédents de phlébite, présence de varices, symptômes du patient...), un écho-doppler veineux et la mesure de l'indice de pression systolique (IPS), un marqueur de risque cardiovasculaire. D'autres examens tels que des examens sanguins, un prélèvement bactérien ou une biopsie peuvent parfois être utiles pour préciser le diagnostic et le traitement.
En France, ce traitement "n'a aucune efficacité"
Le spécialiste des ulcères de la jambe sont le dermatologue ou le médecin vasculaire qui vont, une fois la cause artérielle éliminée, envisager une prise en charge en deux temps :
► Un traitement local avec un nettoyage rigoureux de l'ulcère, des pansements absorbants ou "gras" qui "permettent de booster la cicatrisation de la plaie" et en cas d'ulcère infectieux, des antibiotiques ("ceux-ci ne doivent pas être systématiques").
► Une compression médicale (prescrite par le médecin vasculaire) qui permet d'améliorer la fonction de pompe musculaire, la fonction des valvules, de diminuer le calibre des veines, de résorber l'œdème, de favoriser la repousse des petits vaisseaux et de cicatriser la plaie. "En France, on prescrit encore trop de bandes à allongement long, qui n'ont aucune efficacité sur l'ulcère veineux. Or, il est indispensable de choisir des bandes de compression à allongement court pour une occlusion intermittente de la jambe et pour un meilleur effet sur le réseau profond".
"En fait, ces bandes ne serrent que quand on marche", explique le Dr Meaume qui a notamment travaillé avec le laboratoire Lohmann & Rauscher sur la gamme de pansements techniques et de bandes de compression Rosidal®, disponibles sur prescription médicale en pharmacie. Conformément aux recommandations de la Haute autorité de Santé, il est recommandé de placer, sous la bande, une bande de capitonnage pour une répartition homogène de la compression et protéger les zones sensibles.