Trop de graisse dans les bras, mauvais pour les os des femmes ?

On sait à quel point la graisse abdominale (celle localisée autour du ventre) hante les femmes en vieillissant. Pour des raisons esthétiques mais aussi de santé. Trop de graisses au niveau du ventre est associé à un risque majoré de maladies cardiovasculaires et de diabète. Mais aussi de maladie osseuse, selon une étude présentée au 26e Congrès Européen d'Endocrinologie à Stockholm. "Plus il y a de graisse abdominale située profondément à l'intérieur de l'abdomen et autour des organes internes, plus la qualité de l'os spongieux (ou os trabéculaire) de la colonne vertébrale est faible" expliquent ses auteurs. De plus "la graisse viscérale (autour des viscères) –fortement corrélée à une faible qualité osseuse– est le composant hormonalement le plus actif de la graisse corporelle totale. Il produit des molécules appelées adipocytokines qui provoquent une inflammation qui a vraisemblablement un impact négatif sur la qualité des os". Ces chercheurs de l'Université nationale et capodistrienne d'Athènes en Grèce ont également fait une découverte "étonnante" lors de leur étude.

Ils ont examiné 14 hommes et 101 femmes, sans ostéoporose (maladie osseuse fréquente après 50 ans mais rarement diagnostiquée alors qu'elle augmente le risque de fractures) et âgés d'environ 60 ans (certains étaient plus jeunes, d'autres plus vieux). Ceux qui ont un excès de graisse corporelle, quel que soit leur indice de masse corporelle (IMC) avaient une faible qualité osseuse dans la colonne vertébrale. Les chercheurs ont alors examiné la répartition de la graisse corporelle sous la peau et ont découvert -outre l'importance de la graisse du ventre- que les individus ayant une masse grasse plus élevée dans les bras étaient plus susceptibles d'avoir une moins bonne qualité osseuse et une moindre résistance de la colonne vertébrale.

La méthode simple du compas cutané pour savoir

"Étonnamment, nous avons identifié pour la première fois que la composition corporelle des bras - en particulier la masse grasse des bras - est associée négativement à la qualité osseuse et à la résistance des vertèbres", a déclaré le professeur Eva Kassi, auteure principal de l'étude. "Cela pourrait signifier que la graisse sous-cutanée du bras, qui peut être facilement estimée par la méthode simple et peu coûteuse du compas cutané (compas mesurant l'épaisseur du pli cutané, ndlr), pourrait apparaître comme un indice utile de la qualité osseuse de la colonne vertébrale, prédisant éventuellement le risque de fracture des vertèbres."

De nombreuses personnes ne présentent pas de symptômes visibles de l'ostéoporose jusqu'à ce qu'elles subissent une blessure ou une fracture, qui survient le plus souvent au niveau de la colonne vertébrale – appelée fractures de la colonne vertébrale ou des vertèbres. "Bien que nos résultats restent robustes, nous allons augmenter le nombre de participants et élargir la tranche d'âge en incluant des adultes plus jeunes entre 30 et 50 ans, ainsi qu'un plus grand nombre d'hommes", a déclaré le Pr Kassi. "De plus, en utilisant la perte de masse grasse des bras comme marqueur, nous essaierons de déterminer la routine d'exercice physique la plus efficace qui cible non seulement la graisse viscérale mais se concentre également sur la partie supérieure du corps afin que ces adultes à plus haut risque perdent de la graisse des bras et améliorent la qualité des os des vertèbres."