Piqué par un moustique, il souffre d'une érection "qui dure des heures"

L'homme a souffert pendant 18 heures... Les médecins n'avaient jamais vu ça.

Piqué par un moustique, il souffre d'une érection "qui dure des heures"
© TS.PHOTOS - stock.adobe.com (Photo d'illustration)

Un cas médical "hors du commun". Pour la première fois, des médecins spécialisés en néphrologie ont découvert l'apparition d'un symptôme inédit chez un adolescent de 17 ans, survenu spontanément après une maladie infectieuse causée par la piqûre d'un moustique tigre. Pendant 5 jours, le jeune homme sans antécédent médical, a été admis au service de néphrologie du Centre hospitalier universitaire de Ouagadougou au Burkina Faso, séjour pendant lequel il a souffert d'un priapisme d'une durée exceptionnelle. "Pendant environ 18 heures, il a présenté une érection "douce", non douloureuse et persistante, survenue spontanément sans aucune stimulation sexuelle, sans aucune notion de traumatisme ni aucun facteur déclenchant, motivant l'équipe soignante à prendre un avis urologique" décrivent-ils dans la revue Urology Case Reports du mois de mars 2024. Grâce à un sac de glace placé pendant 48 heures, la verge a complètement diminué de volume et le pénis est revenu à la normale, sans séquelle. Le patient a ensuite été surveillé au bout de 3 et 6 mois : les corps caverneux (petits réservoirs qui se remplissent de sang permettant l'érection) étaient souples et les érections étaient désormais normales. "A notre connaissance, aucune association de ce type n'a été décrite auparavant dans la littérature", insistent les chercheurs, qui souhaitent approfondir le lien entre dengue et priapisme par des études complémentaires.   

Une pathologie rare

La maladie infectieuse en cause, la dengue, est asymptomatique dans 50 à 90% des cas. La forme sévère comme a présenté le jeune homme survient dans 1 à 5% des cas symptomatiques, selon Santé publique France. Cette forme rare est caractérisée par une fièvre hémorragique brutale qui peut augmenter la perméabilité des vaisseaux. "Ces fuites vasculaires et hémorragiques peuvent, quand elles surviennent dans les artères caverneuses, court-circuiter les artères hélicines (celles qui permettent l'érection, ndlr) en passant directement d'une artère caverneuse aux corps caverneux", apprend-on dans le rapport. Ce phénomène dérègle le flux sanguin artériel, provoquant un priapisme "à haut débit". Ce priapisme artériel (qui représente 5% de tous les priapismes) est une pathologie rare qui survient en temps normal après un traumatisme du périnée consécutif à une chute à cheval ou à la suite d'une chirurgie de la verge pour traiter l'impuissance.