Covid : le son de la toux pourrait prédire la gravité de la maladie
Aigue, grave, puissante... Le type de toux présenté par les malades pourrait être un moyen de prédire la gravité du Covid-19, selon des chercheurs espagnols.
Les découvertes autour du Covid sont intarissables. Cette fois, des chercheurs de l'Institut de bioingénierie de Catalogne (IBEC) et de l'Hôpital del Mar ont découvert que le son de la toux des patients atteints de Covid pouvait prédire la gravité de la maladie et sa potentielle évolution en pneumonie, entraînant souvent un pronostic plus défavorable. Pour parvenir à ces résultats parus dans la revue European Respiratory Journal en septembre 2023, le bruit de la toux de 62 patients volontaires (23 femmes, 39 hommes âgés de 52 ans en moyenne divisés en trois groupes : atteints de Covid léger, modéré ou sévère) a été enregistré à l'aide d'un smartphone dans les 24 heures suivant leur arrivée à l'hôpital, entre avril 2020 et mai 2021. Au terme de cette analyse, plusieurs paramètres basés sur les fréquences sonores se sont révélés significativement différents chez les patients les plus sévèrement atteints.
Plus le Covid était sévère, plus la toux était grave
Par exemple, plus le Covid était sévère, plus la "variabilité de la fréquence" (autrement dit la hauteur du son) était basse, cela signifie que la toux était "grave". Plus la "fréquence de crête" (qui évalue la puissance) était élevée, ce qui signifie que le son de toux était puissant. La relation entre ces propriétés acoustiques et la gravité du Covid ont été explorées en tenant compte des profils des patients et de la maladie (sexe, âge et statut tabagique, ainsi que la durée des symptômes du Covid, la présence ou l'absence d'une maladie respiratoire pré-existante et besoins en oxygène) à l'aide de modélisations.
Un moyen prédictif simple et rentable pour intervenir plus vite
"Toutes ces différences reflètent les altérations physiopathologiques progressives se produisant dans le système respiratoire des patients atteints de COVID-19. Actuellement, les outils de diagnostic et de pronostic reposent principalement sur des méthodes d'imagerie coûteuses et moins accessibles (radiographie, échographie, tomodensitométrie). Nos recherches constitueraient potentiellement un moyen prédictif simple et rentable d'identifier les patients qui ont développé ou risquent de développer une maladie grave. Cela faciliterait une intervention précoce, même à domicile", commentent les chercheurs dans un communiqué accompagnant l'étude. Par ailleurs, si cette étude a été menée en ciblant des patients atteints de Covid-19, elle pourrait être appliquée à d'autres affections respiratoires. Des études complémentaires menées sur un plus large panel sont maintenant nécessaires pour confirmer les résultats des scientifiques espagnols et aboutir au développement de leur outil de pronostic.