Bientôt un soutien-gorge pour détecter le cancer du sein ?
Des chercheurs ont mis au point un appareil d'échographie portable pouvant être directement intégré à un soutien-gorge, permettant de détecter les cancers du sein précoces, même ceux de très petite taille.
Des chercheurs du Massachusetts Institute of Technology (MIT) ont développé un outil prometteur qui pourrait permettre aux femmes de s'auto-détecter un cancer du sein précoce, apprend-on dans un communiqué de l'Institut datant du 28 juillet 2023. Il s'agit d'un appareil d'échographie à ultrasons portable qui prend la forme d'un patch (obtenu via une impression 3D) pouvant directement être intégré à un soutien-gorge à l'aide d'aimants. Ce patch étant flexible, il permet à la personne qui le porte d'obtenir des images du tissu mammaire sous différents angles. Il ne nécessite aucune expertise particulière pour fonctionner. Dans une étude dont les résultats ont été publiés le 28 juillet 2023 dans la revue Science Advances, les chercheurs ont montré qu'ils pouvaient obtenir des images échographiques avec une résolution comparable à celle des sondes à ultrasons utilisées dans les centres d'imagerie médicale. Cela pourrait ainsi être particulièrement utile pour les patientes à haut risque de développer un cancer du sein, par exemple entre deux mammographies de routine. "Nous avons changé le facteur de forme de la technologie des ultrasons afin qu'elle puisse être utilisée chez vous. Il est portable et facile à utiliser, et fournit une surveillance en temps réel et intuitif du tissu mammaire", explique Canan Dagdeviren, professeur agrégé au Media Lab du MIT et auteur principal de l'étude. L'appareil a notamment été sur une femme de 71 ans ayant des antécédents de kystes mammaires et a pu détecter les kystes, qui mesuraient seulement 0,3 cm de diamètre, soit la taille des tumeurs à un stade précoce.
Détecter les cancers d'intervalle
L'objectif est de cibler les personnes qui ont un risque de présenter des tumeurs du sein qui se développent entre des mammographies régulières, connues sous le nom de cancers d'intervalle. Ces tumeurs d'intervalles représentent 20 à 30 % de tous les cas de cancer du sein, et elles ont tendance à être plus agressives que celles trouvées lors des examens de routine. "Avec un dépistage plus fréquent, notre objectif est d'augmenter le taux de survie jusqu'à 98 %", conclut l'auteur de l'étude. Pour le moment, cet outil n'est pas commercialisé et n'est donc pas disponible pour le grand public.