Vous avez une IST ? Demain, votre partenaire pourra le savoir (et c'est une bonne chose) !
Les infections sexuellement transmissibles (IST) ne cessent d'augmenter en France. Pour casser la chaîne de transmission des bactéries et virus en cause, la Haute Autorité de Santé propose de mettre en place un système de notification au partenaire exposé.
Gonococcie (ou gonorrhée), syphilis, chlamydiose, VIH... De nombreuses infections causées par des bactéries ou virus peuvent se transmettre lors d'un rapport sexuel et elles sont en hausse en France depuis le début des années 2000, comme le rappelle Santé Publique France. La lutte contre ces IST (infections sexuellement transmissibles) est "un défi de santé publique" explique la Haute Autorité de Santé le 9 mars 2023 avant de proposer la mise en place d'un système de notification au(x) partenaire(s). Aujourd'hui, quand une personne reçoit un diagnostic d'IST, son (ou sa) partenaire ne le sait pas si elle ne lui dit pas. Celui-ci peut transmettre à son tour l'infection s'il a des rapports sexuels avec d'autres. Et ainsi de suite.
Comment sera notifié le partenaire ?
Pour prévenir la transmission de l'infection à d'autres partenaires sexuels, la HAS propose au professionnel qui annonce le diagnostic d'IST, d'inciter le patient à informer son ou ses partenaires sexuels pour les conduire à se faire dépister et à bénéficier dans certains cas d'un traitement approprié, instauré de manière précoce. Plus le traitement est mis en place tôt, plus l'infection est guérie rapidement et moins elle se diffusera. Pour la HAS :
► la question du ou des partenaire(s) doit être systématiquement évoquée par le professionnel de santé à l'occasion du diagnostic d'une IST
► la notification doit être réalisée sans délai si le risque de transmission ou de conséquences sévères pour le(s) partenaire(s) est élevé (par exemple en cas de VIH)
► la notification doit être réalisée sans délai lorsque la partenaire est une femme enceinte ou allaitante afin d'éviter tout risque de transmission pour le fœtus ou le nouveau-né.
► si le patient en ressent le besoin, le professionnel de santé ou un autre conseiller peuvent proposer de le recevoir avec son partenaire dans le cadre d'une consultation médicale tripartite.
Une loi pour lever le secret médical ?
La Haute Autorité de Santé recommande de faire évoluer la législation actuelle concernant le secret professionnel qui s'impose aux professionnels de santé afin :
► de permettre que la notification de l'IST soit réalisée par un tiers (professionnel de santé, associatifs, médiateurs…) si le patient le demande, et avec son consentement libre et éclairé.
► d'autoriser la possibilité d'un traitement accéléré des partenaires (TAP) ce qui n'est pas possible aujourd'hui. Le TAP consiste à remettre au patient index une ordonnance au profit d'un partenaire, sans consultation préalable de ce dernier.
Ces recommandations sont transmises aux décideurs publics. Au gouvernement, et spécifiquement au ministère de la Santé, d'en prendre connaissance pour décider de leurs mises en place.
Source : Notification des IST aux partenaires : des recommandations pour interrompre la chaine de transmission. Communiqué de presse de la Haute Autorité de Santé, mis en ligne le 9 mars 2023.