Manger de la volaille réduirait de 15% le risque de cancer du sein
Remplacer la viande rouge par de la volaille permettrait de réduire de 15% le risque de développer un cancer du sein, selon une nouvelle étude américaine.
Remplacer la viande rouge par de la volaille contribuerait à réduire le risque de cancer du sein, suggère une équipe de chercheurs américains du National Institute of Environmental Health Sciences, dans une étude publiée le 6 août 2019 dans le Journal International du Cancer. Pour parvenir à cette conclusion, les scientifiques ont analysé le comportement alimentaire de 42 012 femmes et notamment leur consommation de viande rouge. Afin d'éviter tout élément susceptible de fausser leurs résultats, les chercheurs ont bien pris en compte les facteurs de risque du cancer du sein, mais également d'autres critères comme le statut socio-économique, l'obésité, l'activité physique ou encore la consommation d'alcool. Au terme de leur étude qui a duré près de 8 ans, ils ont pu constater que :
- Les femmes qui consommaient de la viande rouge tous les jours avaient 23% de risques en plus de développer un cancer du sein invasif par rapport aux femmes qui en consommaient plus rarement. A noter que 1 536 cancers du sein invasifs ont été diagnostiqués au moins un an après le recrutement.
- A l'inverse, les femmes qui consommaient les plus grandes quantités de volaille avaient 15% de risques en moins de développer un cancer du sein par rapport aux femmes qui en consommaient de très petites quantités.
- Par ailleurs, une diminution des risques de développer un cancer du sein a été constatée chez les femmes qui ont remplacé leurs portions de viande rouge par de la volaille.
- Toutefois, aucun lien n'a pu être fait entre les différents modes de cuisson et le risque de cancer du sein. En effet, aucune association n'a pu être établie entre les amines hétérocycliques estimées ou le fer héminique qui se forment lors de la cuisson de la viande rouge et le risque de cancer du sein.
D'autres recherches sont nécessaires
"La viande rouge a été identifiée comme un cancérigène probable. Notre étude ajoute d'autres preuves que la consommation de viande rouge pourrait être liée à un risque accru de cancer du sein, alors que la volaille serait associée à un risque réduit", indique Dale P. Sandler, chercheur au National Institute of Environmental Health Sciences et auteur principal de l'étude. "Bien que le mécanisme par lequel la consommation de volaille diminue le risque de cancer du sein ne soit pas clair, notre étude prouve que remplacer la viande rouge par de la volaille peut être une solution simple pour réduire l'incidence du cancer du sein", propose-t-il. Toutefois, ces résultats ne suffisent pas à établir un lien de causalité entre consommation de volaille et réduction du risque du cancer du sein, mais ils pourraient permettre de mieux comprendre le mécanisme de protection l'alimentation sur le développement du cancer. Les auteurs appellent à mener d'autres recherches.
Viande rouge et transformée : maximum 500 g par semaine !
Selon l'Organisation mondiale de la santé, "la consommation de viande a des bénéfices reconnus pour la santé" et n'est donc pas à bannir. Toutefois, mieux vaut ne pas en abuser. L'OMS et l'Institut national du Cancer conseillent surtout de limiter sa consommation de viande transformée (jambon, charcuterie, viandes en conserve et sauces à base de viande) et de viande rouge et de ne pas en consommer plus de 500 g par semaine, de privilégier la consommation de volaille, d'alterner viande, poisson et œufs et de préférer les produits garantis "sans nitrites". A savoir qu'une surconsommation de viande rouge"est liée à des risques accrus de décès par maladie cardiaque, par diabète et d'autres maladies", rappelle l'OMS.
Selon la définition de l'OMS, la viande rouge fait référence à tous les types de viande issus des tissus musculaires de mammifères comme le boeuf, le veau, le porc, l'agneau, le mouton, le cheval et la chèvre. |
Source : Etude "Association between meat consumption and risk of breast cancer : Findings from the Sister Study" - Jamie J. Lo, Yong-Moon Mark Park, publiée dans l'International Journal of Cancer.