Maladie pulmonaire : manger des fibres limiterait les risques
Un régime riche en fibres pourrait prévenir certaines maladies du poumon, particulièrement la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO). C'est en tout cas ce qu'avancent les auteurs d'une étude australienne.
3.5 millions. C'est le nombre de personnes atteintes de bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) en France, d'après les derniers chiffres de l'Association BPCO. Cette maladie pulmonaire se caractérise par une obstruction chronique des voies aériennes, des conduits qui permettent à l'air de circuler entre le nez, la bouche et les poumons. Outre la mise en place de certaines mesures préventives de base - comme ne pas fumer, éviter de s'exposer à la fumée ou à certains polluants et se faire dépister régulièrement - une alimentation riche en fibres pourrait elle aussi limiter les risques de maladies pulmonaires chroniques, avancent les auteurs d'une étude du Centre australien de recherche sur la santé pulmonaire de l'Université de Newcastle (Australie).
"Les fibres alimentaires peuvent réduire l'inflammation et les dommages aux poumons"
Pour parvenir à cette conclusion, les chercheurs ont volontairement exposé des souris à la fumée de cigarettes pendant plusieurs jours pour déclencher une BPCO. Certaines de ces souris ont été supplémentées en fibres dites fermentescibles, c'est-à-dire des fibres qui sont totalement dégradées par le côlon, puis transformées en "combustible". Résultats :
- Les souris nourries avec une alimentation riche en fibres ont davantage produit des acides gras anti-inflammatoires à chaîne courte (famille de molécules capables de prévenir les lésions pulmonaires) que les souris exposées à la fumée sans régime enrichi en fibres.
- L'inflammation et les dommages dans les poumons étaient moins élevés chez les souris ayant reçu un régime riche en fibres.
- La consommation de fibres alimentaires par les souris ne protégeait pas contre tous les symptômes de la BPCO.
A travers cette expérience, "nous avons constaté que les fibres alimentaires pouvaient réduire l'inflammation et les dommages aux poumons, entraînant une amélioration de la fonction pulmonaire", explique le professeur Phil Hansbro, chercheur principal de l'étude. "Pour la première fois, nous avons associé ces améliorations au microbiote gastro-intestinal et à sa production de métabolites protecteurs", précise-t-il.
BPCO : vers de nouveaux traitements efficaces ?
Pour les auteurs de l'étude, un régime alimentaire riche en fibres pourrait ainsi constituer un complément sûr et peu coûteux aux traitements actuels pour aider à maintenir la qualité de vie des patients et potentiellement influencer le développement de la BPCO chez les personnes à risque. Ils préviennent toutefois que "les fibres alimentaires ne protègent pas contre tous les symptômes de la BPCO et doivent donc être utilisées comme un complément, et non comme un substitut aux traitements actuellement approuvés". Ces résultats ouvrent également la voie à de nouveaux traitements thérapeutiques efficaces, notamment en prenant en compte que les acides gras à chaîne courte sont capables de prévenir les lésions pulmonaires.
BPCO : qui est concerné ? Contrairement à l'asthme qui apparaît souvent de manière précoce chez l'enfant ou le jeune adulte, la BPCO survient davantage chez les personnes plus âgées, généralement après une exposition prolongée au tabac. A noter que de nombreuses personnes vivent avec une forme bénigne de cette maladie du poumon sans même le savoir. |