Le piment, capable de ralentir la progression du cancer ?

Manger des piments rouges réduirait le développement du cancer du poumon. C'est en tout cas ce qu'affirme une étude américaine présentée le 6 avril en Floride.

Le piment, capable de ralentir la progression du cancer ?
© Vitaly Korovin - 123RF

Manger de la capsaïcine, un alcaloïde présent dans les piments rouges, serait bénéfique pour ralentir la propagation du cancer du poumon, selon les auteurs d'une étude américaine présentée à la réunion annuelle de l'American Society for Investigative Pathology sur la biologie expérimentale le 6 avril à Orlando (Etats-Unis). Plus précisément, la capsaïcine serait capable de freiner le développement des métastases, des cellules cancéreuses secondaires qui ont colonisé d'autres organes. 

La capsaïcine est un composé chimique de la famille des alcaloïdes. C'est cette molécule qui donne un goût piquant aux piments et qui est responsable de la sensation de chaleur lorsqu'on l'avale.

La capsaïcine capable de ralentir la propagation des métastases

A travers plusieurs expériences scientifiques menées sur des cellules d'humains atteints du cancer du poumon (non à petites cellules) en laboratoire et des souris, les chercheurs ont pu faire plusieurs constations :

  • Les souris atteintes d'un cancer métastatique qui consommaient de la capsaïcine présentaient de plus petites zones de cellules cancéreuses métastatiques dans le poumon par rapport aux souris qui n'en avaient pas mangée. 
  • La capsaïcine était capable d'inhiber l'invasion, autrement dit la première étape du processus métastatique du cancer du poumon en empêchant l'activation de la protéine SRC. Et cette protéine, impliquée dans le contrôle du cycle cellulaire, peut être pro-oncogène (favorisant la survenue d'un cancer) si elle est déréglée.

En conclusion, "notre étude suggère que la capsaïcine, un composé naturel des piments rouges, pourrait constituer un nouveau traitement pour lutter contre les métastases chez les patients atteints d'un cancer du poumon", souligne Jamie Friedman, un chercheur qui a mené l'étude et qui espère qu'à terme, la capsaïcine pourra être utilisée en association avec d'autres agents chimiothérapeutiques afin de traiter les cancers du poumon.

Toutefois, son utilisation clinique nécessitera de surmonter ses effets secondaires "notamment une irritation gastro-intestinale, des crampes d'estomac et des sensations de brûlure". Pour le moment, les chercheurs sont en train d'identifier les analogues de la capsaïcine qui ne sont pas piquants, mais qui ont tout de même une action anti-tumorale.