Tremfya : un nouveau médicament pour soulager le psoriasis

Désormais disponible en France et remboursé à 65%, le médicament Tremfya® est une nouvelle alternative qui a fait ses preuves dans la réduction des plaques et lésions du psoriasis. Qui peut le prendre ? Quel est son intérêt comparé aux autres traitements ? Réponses.

Tremfya : un nouveau médicament pour soulager le psoriasis
© Tashatuvango - 123RF

Si le psoriasis est une maladie inflammatoire de la peau qu'on ne peut pas guérir, il existe de nombreux traitements qui permettent de réduire ses symptômes. Le dernier en date est un médicament commercialisé sous le nom Tremfya® (laboratoires Janssen). Il s'agit d'un traitement systémique indiqué en cas de psoriasis en plaques modéré à sévère chez l'adulte qui a connu "un échec (réponse insuffisante, contre-indication ou intolérance) à au moins deux traitements parmi les traitements systémiques non biologiques et la photothérapie" et présentant "une forme étendue et/ou avec un retentissement psychosocial important", selon l'autorisation de mise sur le marché (AMM) de ce médicament obtenue en novembre 2017. Ce nouveau traitement est remboursé à hauteur de 65%, selon l'annonce du Journal Officiel du 31 janvier 2019. 

Que contient le Tremfya ?

La substance active du Tremfya est le guselkumab, un anticorps monoclonal, autrement dit un anticorps qui a été synthétisé par une seule cellule. L'intérêt de cette molécule est qu'elle est capable de cibler uniquement l'interleukine-23 (IL23), une protéine est impliquée dans le processus inflammatoire conduisant à la formation des plaques de psoriasis. Ce médicament se présente sous la forme d'une seringue pré-remplie ou d'un stylo contenant une solution limpide, incolore voire jaune pâle qui est injectable par voie sous-cutanée. 

Pourquoi sortir ce nouveau médicament ?

L'intérêt de ce nouveau médicament a été mis en évidence à travers plusieurs études : 

  • La première étude "VOYAGE 1" a montré une efficacité du guselkumab supérieure au placebo et à l'adalimumab, indiqué pour des maladies rhumatologiques inflammatoires chroniques (la polyarthrite rhumatoïde, la spondylarthrite ankylosante, le rhumatisme psoriasique et l'arthrite juvénile idiopathique), la maladie de Verneuil et pour le psoriasis cutané. Pour près de la moitié des patients (47,4%) traités sous guselkumab, les lésions avaient totalement disparu au bout de 2 ans.
  • La deuxième étude "VOYAGE 2" a démontré des effets persistants après l'arrêt du traitement. Huit semaines après la dernière injection, 36.8% des patients présentaient encore 90% de lésions en moins et près de 20%, n'en avaient plus du tout. "Il peut y avoir des moments dans la vie qui nécessitent l'arrêt du traitement, comme la grossesse. Cette rechute lente après arrêt du traitement permet donc une flexibilité qui est assez spécifique de ce médicament", précise le Pr Carle Paul, dermatologue au CHU de Toulouse, à nos confrères du Quotidien du médecin.
  • Une troisième étude "NAVIGATE" a démontré l'efficacité et l’innocuité du guselkumab chez les patients atteints de psoriasis et qui répondaient mal à l'ustekinumab, une autre substance active contenu dans Stelara®, un médicament indiqué dans le traitement du psoriasis en plaques chez l'adulte.

Par ailleurs, compte tenu de "la perte d'efficacité avec le temps de la plupart des traitements", il est intéressant "de multiplier les options thérapeutiques pour un même patient au cours du temps", argumente le Pr Paul. De plus, "avec ce nouvel outil thérapeutique, nous pouvons espérer un excellent contrôle de la maladie, durable dans le temps, et une persistance de l'effet thérapeutique à l'arrêt du traitement", poursuit le Pr Marie-Aleth Richard, dermatologue au CHU de Marseille. A noter que d'autres études sont en train d'être réalisées afin d'évaluer l'intérêt de Tremfya© dans le rhumatisme psoriasique ou la maladie de Crohn.

Consulter la notice du Tremfya®