Les médicaments ne seront pas déremboursés contre Alzheimer
C'est ce qu'a affirmé la ministre de la Santé, Marisol Touraine, interrogée par RTL. La semaine dernière, la Haute autorité de santé avait jugé inefficaces les quatre médicaments utilisés chez les patients atteints de la maladie d'Alzheimer.
Marisol Touraine a écarté mercredi sur RTL la possibilité d'un déremboursement de quatre médicaments anti-Alzheimer. "Il n'y aura pas de déremboursement dans l'état actuel des choses", a tranché la ministre, expliquant qu'elle voulait d'abord que soit mis en place "un protocole de soins".
Selon un avis consultatif de la commission de la Transparence de la HAS, publié la semaine dernière, le remboursement des quatre médicaments utilisés dans le traitement de la maladie d'Alzheimer et leurs génériques n'est pas justifié. Et pour cause : l'Aricept®, l'Ebixa®, l'Exelon® et le Reminyl® ont une efficacité faible, au mieux "modeste". Ce sont des médicaments qui agissent sur les symptômes, mais qui ne modifient pas l'évolution de la maladie. En outre, ils sont mal tolérés par les patients et associés à des effets indésirables potentiellement graves. Aussi, la HAS a conclu à un service médical rendu insuffisant pour justifier leur remboursement total.
Dans un communiqué de presse publié le 20 octobre, l'association France Alzheimer, s'était inquiété de cette décision : "Ces médicaments participent à une prise en soin des personnes malades qui comprend un volet médical et un volet médico-social. Leur déremboursement total envoie un signal négatif et dangereux à toutes les personnes malades qui bénéficient de ces traitements et à toutes celles qui sont engagées dans une démarche de diagnostic". Et avait souligné que "la France serait le seul pays européen à les dérembourser."
Rappelons que la commission de la Transparence de la HAS est chargée d'évaluer les médicaments ayant obtenu une autorisation de mise sur le marché. En fonction de leur degré d'efficacité et de leurs éventuels effets indésirables, elle donne son avis en vue d'un remboursement ou au contraire d'un retrait de la liste des médicaments remboursables. Son avis, même s'il n'est que consultatif, est généralement suivi. Il est transmis à l'Assurance maladie et au ministère de la Santé, qui a le dernier mot.
La maladie d'Alzheimer touche près de 850 000 personnes en France. Son évolution est le plus souvent progressive, avec une aggravation des troubles cognitifs entraînant une perte d'autonomie ainsi que des troubles du comportement. Le maintien à domicile peut devenir impossible et une admission en établissement spécialisé est alors être nécessaire.