Retrait de 13 compteurs Linky responsables de problèmes de santé
La justice demande le retrait de 13 compteurs Linky installés dans la région Centre après avoir reconnu un "rapport" avec la survenue de problèmes de santé chez les plaignants.
La justice française reconnait un lien entre la présence de compteurs linky dans une habitation et la survenue de problèmes de santé chez ses habitants. Ce mardi 30 juillet 2019, le tribunal de grande instance (TGI) de Tours a en effet demandé le retrait de ce compteur pour raisons médicales chez 13 habitants de la région Centre qui avaient déposé plainte. Au total, 121 référés anti-Linky ont été passés en revue, la justice en a rejeté 108 mais reconnu 13, rapporte l'Agence France Presse (AFP). Parmi ces treize cas, celui d'un enfant de 7 ans vivant à Tours et se plaignant d'une "fatigue chronique" et de "difficultés de sommeil" confirmés par un certificat médical. Le TGI a reconnu que ces symptômes "pouvaient être en rapport avec le compteur Linky". Les treize compteurs doivent maintenant être retirés et remplacés par "la livraison d'électricité exempte de courant porteur en ligne". C'est ce fameux "courant porteur en ligne" qui permet à la société Enedis qui installe les compteurs Linky de mesurer en temps réel la consommation de chaque client, sans avoir besoin d'effectuer de visites pour relever les compteurs.
Les premiers compteurs Linky ont été installés en France après la promulgation de la loi du 17 août 2015. |
Des avis "incomplets" du côté des autorités sanitaires
L'Anses estimait en décembre 2016 que "les niveaux d'exposition au champ électromagnétique produit par le compteur lui-même, mais aussi par la communication CPL ("par courants porteurs en ligne" qui parcourt les câbles électriques), apparaissaient comparables à ceux d'autres équipements électriques déjà utilisés dans les foyers" et concluait à "une faible probabilité que l'exposition aux champs électromagnétiques (...) engendre des effets sanitaires à court ou long terme." En juin 2017, elle confirmait ses précédentes conclusions et jugeait que que les niveaux d'exposition au champ électromagnétique restaient "faibles et inférieurs aux valeurs limites réglementaires".
Pour le Criirem (Centre de recherche et d'information indépendant sur les rayonnements électromagnétiques non ionisants) ces avis rendus par l'Anses sont "incomplets" et comportent "de nombreuses lacunes". "Les mesures citées dans le dossier de l'Anses sont incomplètes puisqu'elles n'incluent pas les champs d'induction magnétique et les champs électriques 50 Hertz. De plus, les problèmes de compatibilité électromagnétique (CEM) avec les appareils électroniques domestiques en fonctionnement dans les habitations ne sont pas abordés."
L'avocat des plaignants, Me Arnaud Durand, a indiqué qu'il allait saisir d'autres tribunaux en France pour lutter contre l'installation de ces compteurs. A date, beaucoup de plaintes d'autres Français ont été déboutés par la justice.