Pour la première fois, le nombre de greffes diminue en 2018
Alors que depuis huit ans, le nombre de greffes ne cesse d'augmenter chaque année en France, la tendance s'est inversée en 2018. Selon les derniers chiffres de l'Agence de la biomédecine, il y a eu 5 781 greffes contre 6 105 en 2017. Explications.
Après 8 années de forte hausse, le nombre de greffes réalisées en France a baissé en 2018, vient d'annoncer l'Agence de la Biomédecine dans un communiqué du 11 janvier 2019. En effet, il y a eu 5 781 greffes en 2018 tous organes confondus, contre 6 105 en 2017, soit 324 de moins. La baisse est particulièrement significative pour la greffe de rein, pourtant l'une des greffes les plus pratiquées en France. L'Agence comptabilise 236 greffes de rein et 74 donneurs de moins en 2018 par rapport à l'an passé. Pourtant, "50 donneurs en moins, ça peut aboutir à 200 greffes de moins" quand on sait que plusieurs organes peuvent être prélevés sur chaque donneur, s'est inquiété Olivier Bastien, le directeur du prélèvement à l'Agence de la biomédecine. Toutefois, "alors que le début de l'année 2018 laissait présager une baisse très importante de l'activité, tous les acteurs du prélèvement à la greffe se sont mobilisés et ont permis de redresser la tendance pour limiter la baisse d'activité à - 5 %", précise l'Agence. Et de rappeler que "l'activité de la greffe est possible grâce à la générosité des donneurs, à la mobilisation quotidienne des professionnels de santé impliqués dans la chaîne du don à la greffe, au maintien de la qualité des greffes et de la sécurité de la pratique et au soutien des associations".
Comment expliquer une telle baisse ? Plusieurs raisons peuvent expliquer cette diminution de greffes. Tout d'abord, grâce aux progrès de la prise en charge des accidents vasculaires cérébraux (AVC), la disponibilité de greffons serait moins importante d'année en année. En effet, "grâce à un dispositif efficace, ces dernières années, la mortalité liée aux accidents vasculaires cérébraux a baissé de 15 %. Il y a donc moins de donneurs potentiels recensés en état de mort encéphalique", explique l'Agence dans son communiqué. Autre explication, l'épidémie de grippe en hiver 2018 a particulièrement été virulente et a nécessité la mobilisation de nombreuses équipes hospitalières, notamment les services de réanimation qui ont, par conséquent, été moins disponibles pour réaliser des prélèvements. Toutefois, l'Agence tient à expliquer que cette baisse n'est pas due à un nombre plus important de refus au don d'organes : au contraire, le taux de refus ne cesse de diminuer chaque année (33 % en 2016, 30.5 % en 2017, 30 % en 2018). Un constat encourageant.