Réforme des études de santé : fin du "numerus clausus"
Les modalités des études de santé se précisent. Le numerus clausus, imposé par l'Etat, sera bel et bien supprimé à la rentrée 2020. Le nombre de places en 2e, 3e et 4e années de médecine, dentaire, pharmacie et sage-femme sera désormais "déterminé par les universités".
Dévoilé le jeudi 10 janvier 2019 par l'AFP, le projet de loi porté par la ministre de la Santé Agnès Buzyn précise une partie des mesures annoncées par Emmanuel Macron lors de la présentation du plan "Ma santé 2022" en septembre 2018. Révision de la carte hospitalière, accès élargi aux données de santé, créneaux de consultation allongés, régularisation des médecins étrangers... Au total, 23 articles composent ce projet de loi santé qui "devrait être envoyé au Conseil d'Etat la semaine prochaine [pour qu'il soit examiné] en urgence", selon la ministre.
La fin du numerus clausus. Le premier article de ce texte prévoit de supprimer le "numerus clausus", une réglementation établi par l'Etat qui limite les effectifs admis en deuxième, troisième et quatrième années de médecine, dentaire, pharmacie et maïeutique (sage-femme). L'objectif ? "Permettre l'accès à ces études à partir de voies diversifiées", bien que "l'ensemble du processus demeurera exigeant et sélectif" et augmenter le nombre de médecins. Ainsi, le nombre d'étudiants dans ces quatre filières sera désormais "déterminé par les universités" à partir de la rentrée 2020. La capacité d'accueil de chaque faculté devra tenir compte des "objectifs d'admission en première année du deuxième cycle", qui seront établis par l'université en question, mais également "sur avis conforme de l'agence régionale de santé" et "au regard d'objectifs nationaux pluriannuels", précise le document. En somme, pour qu'un étudiant soit admis en deuxième ou en troisième année d'études de santé, il devra "valider un parcours de formation antérieur et réussir des épreuves" dont le contenu sera expliqué prochainement par un décret.
La fin du classement pour entrer en internat. Par ailleurs, le deuxième article du projet de loi consiste en la suppression des épreuves classantes nationales mises en place en fin de sixième année de médecin. Ainsi, les futurs externes qui entrent en quatrième année de médecine à la rentrée prochaine seront les premiers impactés : ils devront obtenir "une note minimale à des épreuves permettant d'établir [s'ils ont] acquis les connaissances et compétences suffisantes" afin d'accéder au troisième cycle.
Qu'est-ce que le numerus clausus ? Signifiant littéralement "nombre fermé", le numerus clausus désigne un seuil limitant le nombre d'étudiants pouvant être admis en deuxième année de médecine, d'odontologie, de pharmacie de kiné et sages-femmes. Puisqu'il y a un nombre restreint de places à pourvoir (fixé directement par arrêté ministériel) dans ces filières, un concours est mis en place pour permettre de départager les élèves. Un système jugé "absurde" et obsolète par Emmanuel Macron compte tenu du manque actuel de médecins et des difficultés d'accès aux soins. On rappelle qu'en moyenne, 60 000 candidats souhaitent passer ce concours et que seulement 8 000 d'entre eux sont admis en deuxième année. |