Prévention cardiovasculaire : participez à un programme de e-santé
Montres connectées, tensiomètres… Ces objets connectés se multiplient alors que leur bénéfice médical demeure incertain. Une étude va tester l'efficacité d'un programme de e-sante pour prévenir les risques cardiovasculaires.
A l'heure de la e-sante, nombre d'objets connectés s'attaquent aux pathologies cardiovasculaires. Podomètres, balances ou encore bracelets intègrent des cardiofréquencemètres. Certains smartphones disposent même de capteurs biométriques pour mesurer votre rythme cardiaque, avec une précision équivalente à un électrocardiogramme. Les tensiomètres sont aussi toujours plus perfectionnés : à porter au poignet, ils permettent de mesurer tension artérielle et pouls, mais aussi de détecter l'arythmie cardiaque. Grâce aux applis dédiées, il est en outre possible de bénéficier de conseils personnalisés et de conserver un historique complet des données, parfois aussi de les partager à son médecin.
Ces outils connectés ouvrent d'intéressantes perspectives alors qu' 1 actif sur 2 est touché par une pathologie cardiovasculaire ou par des facteurs de risque majeurs, tels que l'hypertension, l'hypercholestérolémie et le diabète. Surtout que ces pathologies se développent silencieusement et peuvent passer inaperçues durant de nombreuses années. Alors que les délais pour prendre rendez-vous chez un médecin ne cessent d'augmenter, en particulier dans les zones désertées médicalement, le système de soin traditionnel peine à répondre aux demandes.
La santé connectée au banc d'essai. C'est tout l'enjeu des objets et dispositifs connectés : permettre à chacun de pouvoir faire le point sur sa santé, voire de bénéficier de conseils pratiques et personnalisés, quel que soit son lieu de résidence et la démographie médicale. A condition toutefois de pouvoir s'assurer de leur fiabilité. Et c'est là que le bât blesse. Même si nombre de professionnels reconnaissent le potentiel que peuvent présenter ces solutions prometteuses, les études demeurent insuffisantes. Dans ce contexte, une équipe de recherche en santé connectée coordonnée par le Dr Boris Hansel et le Pr Ronan Roussel, du service d'endocrinologie diabétologie et nutrition de l'hôpital Bichat – Claude - Bernard, AP-HP, le Dr Didier Letourneur (INSERM) et Steeve Reisberg (IUT de l'université Paris Diderot) lancent une étude observationnelle à l'échelle nationale, afin d'évaluer un programme de santé connectée (cardiosens). Son objectif est double nous précise le Dr Boris Hansel. "D'abord, il s'agit de dépister les risques cardiovasculaires chez des personnes qui ignorent qu'elles sont à risque, via des questionnaires médicaux. Ensuite, chez les personnes identifiées à risque, de leur proposer un programme d'accompagnement afin qu'elles bénéficient d'un suivi conforme aux recommandations thérapeutiques, par exemple des conseils pour adapter leur hygiène de vie et ainsi prévenir les risques cardiovasculaires."
Grâce à cette étude, qui inclura 5 000 personnes, les scientifiques vont évaluer quelles sont les personnes les plus aptes à suivre ce type de programme et qui pourraient tirer les plus grand bénéfices d'une aide à la gestion du risque cardiovasculaire. "S'agit-il d'une population plutôt jeune, de seniors, de personnes géographiquement isolées dans des déserts médicaux ? Aucune étude n'a jamais répondu à cette question en France. C'est pourtant à cette interrogation qu'il faut répondre en premier lieu si l'on souhaite développer des services ciblés et susceptibles d'améliorer notre système de santé."
Vous pouvez y participer ! Un appel à volontaires est lancé du 20 novembre 2017 au 20 janvier 2018 pour recruter 5 000 personnes souhaitant évaluer leur risque cardiovasculaire. Un programme leur sera ensuite proposé pour améliorer la gestion de leurs facteurs de risque tels que l'hypertension, le diabète ou les problèmes de cholestérol. Cette étude, dont les premiers résultats sont attendus en septembre 2018, est ouverte à tout public adulte francophone.
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